Tunisie – Tourisme (1) : Le double défi d’Elyès Fakhfakh


elyes-23072012-l.gifUn
œil sur le tableau de bord et l’autre sur la ligne de l’horizon. Aux commandes
du ministère du
Tourisme


depuis fin décembre 2011,
Elyès Fakhfakh


 est au four et
au moulin, obligé qu’il est de tout faire pour sortir le tourisme tunisien du
coma profond dans lequel la révolution l’a plongé et, en même temps, préparer la
restructuration totale de cette industrie pour la (re)mettre une fois pour
toutes sur les rails.

Le ministre du
Tourisme s’est présenté à la presse, vendredi 20 juillet 2012,
pour faire le bilan du premier semestre, le sourire aux lèvres.
Elyès Fakhfakh
est serein parce qu’il est en train de gagner le pari de la relance de
l’activité qui a baissé de près de 50% après le 14 janvier 2011.

En effet, dix huit mois après le tsunami politique ayant emporté le régime de
Ben Ali, l’industrie touristique a quasiment retrouvé son niveau de performances
d’avant le «Big bang».

Durant le premier semestre 2012, les entrées ont atteint 2,5 millions, soit une
progression de 41,5% par rapport à la même période de l’année écoulée et un
retard de 13,9% encore à combler par rapport à 2010.

Ce fossé est encore plus important pour les nuitées (-20,1%) qui ont néanmoins
connu un bond spectaculaire de 74,2%, passant de 6,2 à 10,9%.

Les recettes ont, elles aussi, augmenté pour atteindre 1,154 milliard de dinars
contre 850 millions en 2011 (et 1,349 milliard de dinars en 2010, soit un
différentiel encore à combler de 14,4%).

Cette embellie va selon toute vraisemblance se poursuivre et se confirmer durant
la haute saison qui a déjà commencé. De fait, le taux de réservation a atteint
85% pour le mois de juillet, 68% pour août et 60% pour septembre. Ce qui devrait
situer le taux d’occupation à 75% -contre 80% lors de la haute saison 2010-,
calcule M. Fakhfakh.

En conséquence, cela «nous permet d’espérer réussir à ramener le

tourisme
tunisien à son niveau de 2010», observe le ministre. Qui cherche à mobiliser
toutes les parties concernées –ministères et professionnels en particulier- en
vue d’atteindre cet objectif réalisable mais pas forcément facile à atteindre.
Car deux défis doivent être préalablement relevés: faire sortir le touriste pour
aller visiter les villes et ramener un niveau de propreté acceptable dans les
zones touristiques.

En effet, bien qu’il n’y ait pas de problèmes de sécurité, «le touriste reste
généralement confiné dans l’hôtel parce qu’il a peur», regrette le ministre du
Tourisme. Une situation que «nous essayons de comprendre pour y apporter une
réponse adéquate».

A l’opposé, les problèmes de propreté sont, eux, bel et bien réels dont le
règlement tarde. «Nous avons du retard dans le nettoyage des plages. La
situation commence à être rétablie dans les grandes zones touristiques et nous
espérons que toutes seront propres d’ici fin juillet», déclare le ministre du
Tourisme.

Le transport aérien est un autre casse-tête, le ministère du
Tourisme coopère
avec celui du Transport notamment pour éviter les retards et les pertes de
bagages. Autant de problèmes dont le règlement conditionne la réussite de la
saison. Laquelle réussite «constitue la meilleure publicité à la Tunisie»,
insiste
Elyès Fakhfakh.

(A suivre)