Législatives : près de 130.000 Français de l’étranger ont voté par internet

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ée nationale à Paris (Photo : Joel Saget)

[29/05/2012 16:44:52] PARIS (AFP) Près de 130.000 Français de l’étranger ont voté par internet, de mercredi à mardi, pour les élections législatives, participant au premier scrutin numérique organisé en France pour une consultation nationale, malgré les critiques de certains internautes ou candidats.

1,1 million d’électeurs expatriés sont appelés à désigner 11 députés les représentant à l’Assemblée nationale, ce qui constitue aussi une première. Ceux qui n’ont pas voté par internet pourront participer au scrutin dans 800 bureaux de vote ouverts les 2 ou 3 juin selon les régions -une semaine avant l’ensemble des Français-, à moins de voter par correspondance ou par procuration.

Exactement 126.947 électeurs ont voté numériquement, a précisé mardi le ministère des Affaires étrangères à l’AFP, après que le porte-parole du Quai d’Orsay, Bernard Valero, a annoncé à la presse “c’est environ 130.000 électeurs français de l’étranger qui ont utilisé cette procédure de vote électronique”.

700.000 électeurs avaient renvoyé aux autorités leur adresse e-mail pour voter numériquement, mais compte tenu du fait qu’environ 10% des adresses n’étaient pas valides, ce sont un peu plus de 600.000 électeurs qui pouvaient finalement participer au scrutin par internet.

Le scrutin numérique, pour le premier tour, s’est déroulé sur six jours, de mercredi 12H00 (heure de Paris) à mardi 12H00. Ses résultats ne seront connus qu’une fois que l’ensemble des Français de l’étranger auront voté.

C’est à ce moment là qu’on pourra tenter d’apprécier s’il a favorisé la participation, en gommant l’obstacle de la distance, d’une population qui a boudé les urnes près de trois fois plus que les autres Français au second tour de la présidentielle: 57,8% d’abstention contre 19,6%.

Les expatriés peuvent voter par internet depuis 2003 pour désigner l’Assemblée des Français de l’étranger, mais c’est la première fois que cet outil est employé pour une élection nationale.

Le scrutin par internet (différent du vote avec des machines à voter électroniques, assez courant en France comme à l’étranger) n’est utilisé en Europe pour l’ensemble du corps électoral que par un seul pays, l’Estonie, où un quart des votants (15% des électeurs inscrits) ont voté de cette façon lors d’élections législatives en mars 2011.

Aux Etats-Unis, pratiqué par certains Etats et réclamé par un nombre croissant d’électeurs, il suscite toujours les doutes de beaucoup experts, qui s’inquiètent des risques de piratage.

Des risques, qu’en France, les autorités estiment avoir prévenus. Selon le directeur des Français de l’étranger au ministère des Affaires étrangères, François Saint-Paul, les précautions sont telles qu’il “faudrait des milliers d’années avec un ordinateur pour forcer un bulletin de vote” numérique.

Paradoxalement, un raté technique rencontré lors du scrutin numérique illustre sa fiabilité aux yeux de l’administration: certains électeurs n’ont pu voter car ils disposaient d’une version nouvelle du langage de programmation Java, incompatible avec les verrous de sécurité du vote mis en place avant sa mise sur le marché.

Pourtant, un internaute nantais, Laurent Grégoire, dans un document et une vidéo circulant en début de semaine sur la toile et repris par plusieurs médias, assure qu’il est possible d’injecter un virus modifiant le vote de l’internaute à son insu, après qu’il l’a validé. Une affirmation que le ministère n’avait pas commentée mardi.

Précédemment, le Parti pirate, qui présente quatre candidats dans des circonscriptions de Français de l’étranger, avait dénoncé “des insuffisances graves” dans la sécurité, critiquant notamment le fait que la majorité des opérations techniques était “de fait effectuée par des prestataires privés”.