Traque du boson de Higgs : le LHC a repris du service jeudi à Genève

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érience baptisée CMS.

[05/04/2012 14:39:01] GENEVE (AFP) Le plus grand accélérateur de particules du monde, le LHC de Genève, a repris du service jeudi après une trêve hivernale et va poursuivre sa traque de mystérieuses particules avec une puissance inégalée, a annoncé l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire (Cern).

Les équipes du Grand Collisionneur de Hadrons (LHC) ont réussi comme prévu à faire entrer en collision deux faisceaux de protons d’une énergie de 4.000 milliards d’électron-volts chacun, soit “un nouveau record mondial” de 8 téra-électron-volts qui “accroît considérablement le potentiel de découverte de la machine”, indique le Cern dans un communiqué.

Durant deux ans, le LHC a utilisé deux faisceaux de chacun 3,5 TeV et même si l’augmentation d’énergie paraît relativement modeste, elle multiplie les chances de produire des particules rares ou insaisissables, à l’instar du boson de Higgs, pièce manquante de la théorie des particules élémentaires.

Ces particules, prédites par le physicien britannique Peter Higgs et ses collègues en 1964 pour expliquer pourquoi certaines particules sont dotées d’une masse et d’autres pas, seront produites en plus grande quantité.

Mais le “bruit de fond” qui parasite la détection de ces particules augmentera lui aussi et “cela signifie qu’il faudra attendre la fin de l’année en cours pour confirmer les indices passionnants découverts en 2011” sur l’existence du boson de Higgs “ou pour l’exclure totalement du “modèle standard” de la physique actuelle, souligne le Cern.

“De ce point de vue, 2012 s’annonce comme un grand millésime pour la physique des particules”, assure le directeur de recherches du Cern, Sergio Bertolucci.

En faisant entrer en collision des faisceaux de protons circulant à contresens dans un anneau de 27 km de circonférence presque aussi rapidement que la lumière, le LHC vise à recréer les conditions d’énergie intense des premières fractions de secondes qui ont suivi le Big Bang, voici 13,7 milliards d’années.

Outre le boson de Higgs, les chercheurs étudient notamment l’existence de particules dites “super-symétriques” qui pourraient justifier pourquoi la matière “visible” ne représente qu’environ 4% de la masse de l’Univers.

Selon les physiciens, le cosmos est également constitué de 23% de matière dite “sombre” et à 70% d'”énergie noire”, une force mystérieuse qui explique l’accélération de l’expansion du cosmos.