
Cependant, le niveau et la structure de la croissance générée par cette intégration n’ont pas permis de résorber les flux croissants des demandeurs d’emplois, notamment celui des diplômés du supérieur, en raison notamment de l’approche préférentielle que la Tunisie a choisie pour intégrer l’économie mondiale. Cette approche préférentielle a concerné aussi bien les partenaires et les marchés, que les secteurs et les produits. Cette politique a entrainé des distorsions reflétées par des écarts importants au niveau des tarifs et une dichotomie entre les secteurs. Cette dernière a été à l’origine des écarts de productivité entre les secteurs, atteignant jusqu’à 50% entre les activités exposés à la concurrence comme les industries exportatrices et les secteurs «protégés» comme les services domestiques.
En outre, bien que la Tunisie offre des services logistiques parmi les meilleurs de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, elle souffre encore d’un retard certain par rapport à des pays comme la Turquie et les pays de l’Europe centrale qui ont bénéficié du rapprochement réglementaire et institutionnel avec l’Union européenne.
L’accélération de la croissance à travers l’accroissement de l’investissement et des exportations nécessitera des réformes majeures au niveau de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et du secteur financier, ainsi qu’un effort d’investissement important en infrastructure. Mais elle exigera en même temps l’approfondissement de l’intégration à l’économie mondiale selon une approche globale favorisant la compétitivité de tous les secteurs économiques à travers l’accroissement de la productivité et ouvrant des perspectives plus importantes pour augmenter l’investissement et développer les exportations.


