à Tokyo (Photo : Yoshikazu Tsuno) |
[27/10/2011 09:24:31] PARIS (AFP) Le plan bouclé in extremis jeudi au petit matin par les dirigeants européens pour sortir de la crise de la dette a galvanisé les Bourses mondiales, en particulier les places européennes emportées par l’euphorie du secteur bancaire.
La Bourse de Paris a ainsi ouvert sur une hausse de 2,43%, Londres de 1,72%, Francfort de 3,43%, Milan de 2,68% et Madrid de 3,02%.
A 08H25 GMT, la montée s’est encore accentuée pour la majorité des places financières, Paris prenant 3,94%, Londres 2,32%, Francfort 3,76%, Madrid 2,71% et Milan 3,80%.
“Les dirigeants ont réussi à offrir des solutions structurantes sur tous les points clés pour protéger la zone euro et permettre une sortie par le haut de la crise de la dette”, ont commenté les analystes de Crédit Mutuel-CIC. “Nous déplorons que les mesures annoncées soient plus des engagements ou des volontés, ce qui nécessitera d?importantes précisions dans les mois à venir”, ont-ils toutefois nuancé.
Cet accord “incomplet” est néanmoins pour l’instant largement “suffisant” aux yeux des marchés, a estimé le courtier Aurel BGC.
ère allemande Angela Merkel et le Premier ministre grec Georges Papandreou à la Une de la presse grecques le 27 octobre 2011 à Athènes (Photo : Louisa Gouliamaki) |
Et pour le secteur bancaire, c’était carrément l’euphorie. A Francfort, les actions de Deutsche Bank se sont envolées de 10% et celles de Commerzbank de 8%. A Paris, Société Générale a grimpé de 13,51%, Crédit Agricole de 12,85% et BNP Paribas de 12,71%. A Milan également, les valeurs bancaires figuraient parmi les plus fortes progressions, Intesa Sanpaolo bondissant de 6,10% et UBI Banca de 4,57%.
L’accueil a également été très favorable en Asie, la Bourse de Tokyo terminant sur une ascension de 2,04% et celle de Hong Kong de 3,26%.
“Le fait qu’ils se soient mis d’accord sur quelque chose est positif”, a déclaré Kenichi Hirano de la maison de courtage Tachibana Securities à Tokyo. Mais tout plan reste très fragile si l’économie de la Grèce ne se redresse pas, a-t-il estimé.
L’euro et le pétrole ont également largement profité de cet enthousiasme. L’euro a ainsi brièvement atteint jeudi la barre des 1,40 dollar pour la première fois depuis sept semaines.
Le pétrole était aussi en progression, après la forte baisse de la veille à New York, le baril gagnant 1,11 dollar à 91,31 dollars. “Les prix du pétrole progressent, le marché réagissant à des progrès apparents dans les discussions autour de la crise de la dette” dans la zone euro, a déclaré Victor Shum, analyste chez Purvin and Gertz.
La zone euro est parvenue dans la douleur à boucler jeudi matin un plan anticrise censé assurer sa survie.
Un accord a d’abord été conclu avec les banques qui porte sur un renoncement de 50% de leurs créances envers la Grèce, soit cent milliards d’euros sur un total d’endettement public du pays de 350 milliards d’euros. Athènes recevra en outre de nouveaux prêts de l’Europe et du Fonds monétaire international de 100 milliards d’euros également d’ici fin 2014, dans le cadre d’un programme qui remplace celui de 109 milliards d’euros décidé le 21 juillet.
En échange de l’effort demandé au secteur bancaire, un accord a été trouvé pour recapitaliser les établissements qui en auraient besoin.
Concrètement, les besoins ont été chiffrés à 106 milliards d’euros par l’Autorité bancaire européenne (EBA). Toutefois, les marchés estiment qu’ils sont nettement supérieurs et le FMI a parlé de 200 milliards d’euros.
Au-delà, les responsables européens ont décidé de démultiplier la puissance de feu de leur Fonds de secours financier pour les pays en difficulté en la portant à 1.000 milliards d’euros dans un premier temps. Cette enveloppe doit permettre d’éviter que la crise de la dette ne gagne l’Italie et l’Espagne.