REPORTAGE Tunisie : La rentrée des classes

fourniture-scolaire-1.jpgA Sousse, comme un peu partout en Tunisie, l’heure est à la rentrée des classes. L’effervescence est visible dans les librairies, les foyers universitaires et les transports.

Les cartables et les sacs à dos s’entassent à la devanture de la librairie Ennajah, située au centre-ville de Sousse. Cette librairie, sans doute une des plus anciennes de la ville, s’est parée, en cette période de rentrée scolaire, de ses plus beaux atours: crayons, stylos, planches à dessin, pochettes et autres gommes. Exposés aux yeux des nombreux passants, dans une rue très fréquentée à quelques pas de l’Avenue Habib Bourguiba, ces fournitures font la fierté de la librairie Ennajah qui n’a pas fait mieux que la librairie Farjallah, qui a placé, dans un autre coin de la même rue, une vingtaine également de cartables, de haut en bas, en rangs serrés, toujours à la devanture de son commerce.

Une foule compacte commence à se presser dans ces deux librairies de Bab Bhar de Sousse. Fethi, la cinquantaine dynamique, est venu, accompagné de son fils, Mourad, pour acheter le livre d’histoire de la cinquième année de l’école de base qu’il n’a pas trouvé chez son libraire du côté du quartier résidentiel de Khézama ouest, situé à l’entrée nord de Sousse.

Fethi se plaint de la cherté des fournitures scolaires. «J’ai acheté, certes, quelques fournitures à des prix modiques chez des commerçants ambulants installés du côté de Bab Ejebli, une des portes de la ville, mais je n’ai pas pu tout trouver», se plaint-il. «J’ai été obligé d’acheter des cahiers de bonne qualité chez le libraire. Ces enfants ne recherchent que le luxe. Ils ont des yeux comme ça», ajoute-t-il en dessinant une distance d’un geste furtif de la main droite, tout en fixant son fils.

Une chambre, mais pas n’importe laquelle !

Même effervescence devant le foyer Al Faouez pour étudiantes, à Khézama. Hmida, ingénieur en bâtiment, un mètre quatre-vingt, le geste rapide et la voix rauque, est là depuis les premières heures du jour pour inscrire sa fille qui entame des études en lettres anglaises à la Faculté de lettres de Sousse.

Originaire du gouvernorat de Mahdia, il attend une réponse au sujet d’une chambre dans ce foyer. Mais pas n’importe laquelle! Une idée trotte dans la tête de Hmida dès son arrivée: que sa fille Yasmine partage sa chambre avec une voisine qui a été orientée vers l’Institut supérieur agronomique de Chott Mériem, une localité du nord de la ville de Sousse.

Des restaurants, des cafés… Mais aussi des instituts de formation

Dans le bus qui part de Sousse jusqu’à la commune de Hergla, une autre ville située à une vingtaine de kilomètres au nord de la première, Samira, lunettes noire et jean gris, originaire de Jbeniana, passe le plus clair du trajet jusqu’à cet institut à interroger le chauffeur sur les horaires du bus.

Elle ne manque pas de poser des questions sur les prix des nombreux taxis collectifs qui assurent également la liaison entre Sousse et Hergla et qui s’arrêtent à la station située en face de l’Institut agronomique de Chott Mériem.

Dans ces taxis collectifs, on aperçoit de plus en plus quelques touristes qui «fuient les taxis individuels», note un chauffeur. Qui ajoute aussitôt: «Il faut dire qu’ils sont sans le sous. Ils viennent en All Inclusive (tous les frais sont déjà inclus dans le prix, hébergement boisson et repas) et ne ramènent avec eux qu’un petit argent de poche, en somme de la petite monnaie», s’esclaffe-t-il, sans oublier de dire qu’«heureusement que les Libyens sont venus en masse».

Sur la route qui va de Sousse à Hergla, les voitures immatriculées en Libye sont des plus visibles. Certaines, sans doute fraîchement immatriculées chez notre voisin de l’Est, portent des plaques aux couleurs du –nouveau- drapeau libyen. Certaines des voitures arborent, d’ailleurs, ce drapeau vendu du reste dans des étals de fortune placés pratiquement à chaque intersection.

La ville de Sousse continue de s’étendre sur des kilomètres tout le long d’une route touristique qui va jusqu’à la station balnéaire de Kantaoui. Le moindre centimètre carré sur ce trajet est exploité. On y trouve des restaurants, des cafés, des boutiques de prêt-à-porter, des artisanats, mais aussi quelques instituts de formation en tourisme et en langues vivantes.

«Sousse est devenue, petit à petit, une grande ville universitaire», assure Massaoud, la trentaine, pantalon marron et chemise blanche, comptable de son état dans une école de formation hôtelière à Khézama. Le nombre des étudiants à grimpé pour atteindre quelque 32.000 et le nombre d’établissements supérieurs est de 16.

La rentrée des classes concerne, nous assure-t-il par ailleurs, 63.000 élèves du primaire et 53.000 élèves du secondaire et des collègues. «C’est dire, commente Massaoud, que les cafés et autres salons de thé ont de beaux jours devant eux».

– Tous les articles sur

Enseignement

– Tous les articles sur

Rentrée scolaire