La Bourse de Milan, le 11 juillet 2011 (Photo : Giuseppe Cacace) |
[12/07/2011 15:11:29] PARIS (AFP) Un répit était sensible mardi en milieu d’après-midi sur les marchés financiers, grâce aux interventions des autorités politiques et monétaires européennes, désireuses de calmer le jeu et d’éloigner les risques de contagion d’une crise grecque à l’Italie et l’Espagne.
Après un lundi noir et une matinée très difficile, les marchés financiers se redressaient en milieu d’après-midi profitant de plusieurs interventions de responsables politiques et de celle, sur le terrain, de la Banque Centrale Européenne (BCE).
Comme elle l’a déjà fait par le passé, l’institution de Francfort a acheté, selon des sources de marché, d’importantes quantités d’obligations espagnoles et italiennes pour pallier les ventes massives des investisseurs.
“Les autorités européennes ont pris conscience du risque et ont décidé d’agir. Il était temps!”, a souligné Laurent Geronimi, directeur de la gestion des taux chez Swiss Life Gestion Privée.
Autre élément qui a calmé les marchés, l’annonce très probable d’un sommet de la zone euro en fin de semaine pour juguler la crise et ses risques de contagion à deux poids-lourds de l’Europe, Italie et l’Espagne, ce qui sonnerait le glas de l’Union monétaire.
Le chef du gouvernement italien, Silvio Berlusconi, a appelé mardi à l’unité des Italiens dans une période “certainement pas facile” pour le pays en raison des craintes de contagion de la crise de la dette.
à la Bourse de Francfort, le 14 mars 2011 (Photo : Frank Rumpenhorst) |
De son côté le chef du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero a voulu rassurer sur les capacités de l’Espagne à se financer indiquant que “le plan de financement (de sa dette) est totalement garanti”.
Sur le terrain, les Bourses européennes se redressaient ou du moins réussissaient à limiter leurs pertes: Vers 15H50 (13H50 GMT) à Paris le CAC 40 cédait encore 1,30% mais nettement moins qu’en début de matinée.
Les achats de dette de la part de la BCE “ont calmé les esprits” et ont permis au secteur bancaire de respirer, a commenté Jean-Louis Mourier, analyste pour le courtier Aurel.
Même évolution à Londres qui ne perdait plus que 0,88%. Madrid cédait 0,91% après des pertes beaucoup plus importantes dans la matinée. Francfort restait encore nettement dans le rouge (-2,08%). En revanche Milan réussissait à se hisser dans le vert (+0,51%).
De l’autre côté de l’Atlantique l’humeur était moins noire également, le Dow Jones hésitant autour de l’équilibre après son net repli de la veille.
Sur le front obligataire, le répit était également sensible notamment sur les taux italiens et espagnols sur dix ans qui refluaient sous les 6%.
Dès la fin de la matinée les taux en zone euro ont commencé à refluer, les investisseurs se montrant rassurés par des nouvelles laissant penser que les responsables européens vont enfin s’attaquer au problème de la dette.
“Ca s’est calmé, même si ça peut parfaitement être temporaire”, a souligné Patrick Jacq, stratégiste obligataire chez BNP Paribas. Ce retournement s’explique par “des commentaires et annonces un peu plus constructives qui font qu’on est revenu du point d’hystérie”, note M. Jacq.
Il était temps que les dirigeants européens prennent la mesure de la crise en cours et agissent, a souligné M. Geronimi ne se faisant toutefois pas trop d’illusions sur la suite.
Tant que les problèmes de fond demeurent et que les disparités fiscales notamment ne sont pas réglés l’Europe sera toujours en danger, avait indiqué récemment René Deffosez stratégiste obligataire chez Natixis.