
« Nous considérons l’Institut Arabe des Chefs d’Entreprises et ses membres comme des partenaires fiables et crédibles dans l’œuvre de reconstruction de la Tunisie postrévolutionnaire, désormais émettrice de valeurs universelles, dont la cohésion sociale et politique nécessite la conjugaison de toutes les forces vives de la nation, loin des anathèmes, des ostracismes, des petits calcules partisans et des invectives déstabilisantes », déclare l’invité d’honneur de la Maison de l’Entreprise, qui tenu à rappeler à l’assistance le passé militant de son parti en faveur des libertés publiques et individuelles, la volonté de son mouvement, s’il parvient au pouvoir, de promouvoir un modèle alternatif de capitalisme maîtrisé par l’Etat et fondé sur la puissance de l’épargne et la résolution des forces progressistes et modernistes nationales à doter le pays d’un autre rôle dans la division internationale du travail, tout en refondant, sur de nouvelles bases, des rapports de production, naguère source de conflits et de tensions entre le patronat et le salariat.
On ne peut s’appuyer que sur ceux qui vous résistent, disait Talleyrand. En effet, pour notre interlocuteur, l’intérêt stratégique de la classe possédante est de faire corps avec les nouvelles forces montantes de la société, détentrices du feu prométhéen, à l’exigence morale forte et imprégnées de l’éthique travailliste, seules à mêmes, insiste-t-il, de faire de la Tunisie un pôle des droits de l’homme dans le monde, de revitaliser les liens sociaux, abimés par une dictature de deux décennies, de mixer les idées afin de mordre sur la réalité, de réfléchir aux vrais enjeux de la mondialisation, de réaliser le repositionnement de la base productive du pays, de faire face à un monde concurrentiel, travaillé par une guerre économique féroce qui met en cause tous les fondements de la puissance publique, d’effectuer le transfert de la fiscalité des entreprises vers les ménages, de refonder le capitalisme et d’en réfréner aussi les emballements qui firent tourner la tête à pas mal de ses détenteurs.
En guise de conclusion, M. Mahmoud Ben Romdhane, pour qui la révolution tunisienne de la liberté et de la dignité est un bien public mondial, a mis en exergue la responsabilité de l’occident et de l’U.E dans la phase transitoire actuelle, afin de faire la chasse aux créances douteuses du pays. De dépasser la dictature du court terme, propre à l’idéologie néolibérale. D’aller au-delà de la logique économique étriquée de l’efficacité. De s’engager dans un processus de co-développement intégré avec une nation, de tout temps à l’avant-garde des mouvements réformistes et révolutionnaires de la région.


