é Socrates à Bruxelles le 25 mars 2011 (Photo : Jean-Christophe Verhaegen) |
[06/04/2011 13:34:20] LISBONNE (AFP) Le gouvernement portugais a démenti mercredi avoir engagé des négociations avec ses partenaires européens pour obtenir une aide d’urgence, et la Commission européenne a indiqué qu’il n’y avait “pas de discussions sur l’activation” des mécanismes européens de soutien.
“L’information est fausse. Ce ne sont que des rumeurs sans fondement. Nous démentons, il n’y a aucun type de contact”, a déclaré à l’AFP le cabinet du Premier ministre socialiste José Socrates.
Depuis plusieurs jours, de nombreux responsables, notamment du secteur bancaire, ont appelé le gouvernement démissionnaire à solliciter une aide d’urgence auprès de l’Union européenne afin de faire face aux besoins de financement jusqu’aux élections législatives anticipées du 5 juin.
Certains médias affirmaient mercredi que des négociations étaient déjà en cours entre Lisbonne et l’Union européenne, sans toutefois citer aucune source.
“Nous sommes en contacts réguliers avec les autorités portugaises, comme avec d’autres Etats membres”, car “nous avons le devoir d’exercer une surveillance budgétaire sur les Etats membres”, a déclaré mercredi le porte-parole de la Commission européenne pour les Affaires économiques, Amadeu Altafaj.
“Cependant, nous ne sommes pas en train de discuter de l’activation des mécanismes” d’aide européens pour les pays de la zone euro en difficulté financière, à savoir le Fonds de stabilité financière (FESF) et l’instrument de prêt de la Commission européenne (Mécanisme européen de stabilisation financière), mis en place au printemps 2010, “car il n’y a pas eu de demande formelle” d’aide des autorités portugaises, a-t-il ajouté.
“Les procédures sont claires”, a-t-il rappelé. Tout prêt européen à un pays de l’Union monétaire “commence par une requête par un Etat membre de la zone euro pour activer ces mécanismes, et à ce moment là seulement la Commission, la BCE et le FMI doivent faire une évaluation”, et “ensuite nous devons engager des négociations sur un programme d’ajustement”.
Une autre hypothèse évoquée serait que des pays de l’UE accordent des prêts bilatéraux au Portugal pour fournir une aide d’urgence à ce pays.
Interrogé sur l’éventualité de tels prêts bilatéraux, le porte-parole a répondu que “tout ce qui peut se faire, s’imaginer, se penser, se rêver au niveau bilatéral ne nous concerne pas”.
“Je n’exclus rien”, a-t-il ajouté, “mais je vous dis juste ce qui peut être fait en termes de réponse européenne”.
Une telle hypothèse d’aide bilatérale a cependant été rejetée par l’Allemagne.
“Cela ne sert à rien de se demander quelles alternatives existent quand nous avons conçu le FESF justement pour ce genre de cas”, a déclaré mercredi un porte-parole du ministère allemand des Finances.
Depuis la démission de José Socrates, désavoué par le rejet au Parlement d’un nouveau programme d’austérité, le Portugal est soumis à une pression croissante des marchés financiers qui, inquiets pour sa solvabilité, exigent des taux d’intérêt historiquement élevés pour le refinancer.
Mercredi, l’Etat portugais a toutefois réussi à lever plus d’un milliard de dette à court terme, lors d’une émission marquée par des taux record mais aussi par une forte demande.