Tunisie – France : Vers une plus grande ouverture culturelle

frederic-meterrand-0304-1.jpgAu bout de plusieurs contacts qu’il a eus avec ses homologues tunisiens lors de sa visite de 24 heures en Tunisie, le ministre français de la Culture, Frédéric Mitterrand, a tenu dimanche 3 avril 2011 en fin d’après-midi aux Berges du Lac – Tunis une conférence de presse lors de laquelle il a passé en revue les points discutés avec les responsables tunisiens, et lesquels, pour la plupart, ont trait, évidemment, à la culture entre autres et dans les deux pays.

M. Mitterrand s’est d’abord dit impressionné par tout ce qui se passe depuis quatre mois pour la relance des divers secteurs économiques et culturels en Tunisie, un effort dont il entend que la France soit à même d’accompagner et d’appuyer en vertu du ‘‘lien culturel très fort’’ qui existe entre les deux pays.

Le musée du Bardo semble avoir particulièrement attiré son attention dans la mesure où cet édifice ne renferme, en gros, que des œuvres datant de l’Antiquité, cependant que l’Histoire de la Tunisie y est très peu présente. La restauration d’œuvres du patrimoine qui s’opère depuis quelque temps va ouvrir, estime le ministre, la voie à une coopération dudit Musée avec celui du Louvre, l’intention étant de faire de ce dernier le grand Musée du Nord de la Méditerranée, et du Bardo, le non moins grand Musée du Sud de la Méditerranée.

Pour ce qui concerne le 7ème art, l’hôte de la Tunisie a réaffirmé son intention tendant à la construction d’un Centre National du Cinéma doté d’un duplex, et que, pour ce, il fera de son mieux pour attirer des investisseurs français en vue de sa mise sur pied, faisant remarquer en revanche qu’on ne saurait parler de production cinématographique et de public en l’absence de salles de cinéma suffisantes dans le pays.

Autre point et non des moindres est celui de la situation du livre. L’ami de la Tunisie, qui jouit, comme il a tenu à le rappeler, de la nationalité tunisienne, a déploré la place insignifiante qu’occupe le livre dans certaines contrées du pays tels que le Sud ou le Centre-ouest (Kasserine, Sidi Bouzid…) pour annoncer sa détermination à doter ces régions de bibliobus, le but étant ‘‘d’amener la culture là où il n’y en a pas, ou pas suffisamment’’. Et le même effort va été déployé en direction des libraires existant dans ces régions reculées du pays afin de les aider, moyennant un don de trois mille euros, à se prévaloir de librairies modernes et plus attractives.

La photographie et les arts plastiques vont, à leur tour, mieux être mis en valeur ; l’idée est de les réunir dans de Beaux Livres dans le dessein d’en tenir informés les plus larges publics possibles. Le projet semble être confié aux Editions Cérès.

Tourisme : le ministre a encore déploré le fait que depuis plusieurs années rien n’ait été fait pour que la culture soit au service du tourisme, et pour que celui-ci le soit également pour la culture. Aujourd’hui, estime-t-il, il est indispensable de se saisir de toutes les formes de tourisme culturel telles que pratiquées à l’étranger, la Tunisie ayant, dans ce double sens, de nombreuses potentialités mal exploitées.

Télévision : la chaîne nationale de service public va probablement être accompagnée par des expertises en vue de l’amener à améliorer substantiellement les couvertures régionales, voire, à l’avenir, de monter une chaîne à l’échelle régionale. Sur un autre plan, le ministre trouve insuffisantes les émissions du genre ‘‘Trait d’Union’’ qui rendent compte de la vie quotidienne de la communauté tunisienne en France, et vice-versa. Par conséquent, l’idée est lancée pour combler cette lacune.

Musique, enfin: M. Mitterrand pense à une grande fête tunisienne célébrant la Révolution du 14 janvier, et qui sera diffusée sur toutes les chaînes françaises. Un concours dans ce sens va être ouvert pour sélectionner le meilleur projet qui sera soutenu par la France.

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