Tunisie : Militaires, pourquoi cette mobilisation précipitée?

Le 6 février au soir, alors que l’on apprenait la décision du démantèlement du
RCD, on avait remarqué un message sur Twitter: “Appel urgent à Rchid Ammar: SVP,
élevez le niveau d’alerte et ramenez les chars de combat dans les carrefours car
le RCD est maintenant comme une bête sauvage blessée“!

Beaucoup de choses se passent sur Twitter qui est un réseau social mais très
différent de Facebook. En gros, on facebboke sur un ordinateur à l’intérieur des
bâtiments mais on twitte dans la rue à partir d’un smart-phone et cela implique
deux états d’esprit très différents… mais on en reparlera plus tard.

Pour l’heure, le propos est de savoir que Twitter est observé par beaucoup de
gens, y compris sûrement ceux qui se préoccupent du pouls de la population
(spécialement celle jeune, connectée, francophone et anglophone, libre d’esprit,
critique envers tout…). Ce qui s’y dit est sans doute pris, d’une manière ou
d’une autre, en considération. C’est légitime, c’est même intelligent… de là
le terme ”intelligence service”.

Le RCD, donc, cesse d’exister alors que des bizarreries se déroulent au Kef et à
Sidi Bouzid comme autant de provocations au bon sens… Mais c’est trop peu
dire, car une ”bête sauvage blessée”, pour reprendre le tweete cité plus haut,
pourrait improviser des réactions tout aussi sauvages…

Ceci alors que le niveau d’alerte des militaires (dernière ligne de défense des
citoyens) a été abaissé d’un cran il y a quelques jours. La preuve, les chars de
combat ont été retirés et il ne reste que les véhicules blindés et autres
Humvees. Que se passe-t-il?

Un regard inquiet et l’esprit qui s’égare dans les possibilités ouvertes…
Seulement, le 7 février 2011, les militaires appellent leurs camarades de tous
corps, partis à la retraite de 2006 à 2010 ainsi que les conscrits 2008-2009, à
les rejoindre dès le 16 février 2011.

Certains disent que c’est tout simplement pour que l’on relève un peu les
militaires qui ne sont pas reposés depuis des semaines. Certes. Mais alors
pourquoi cette mobilisation précipitée s’accompagne-t-elle de l’appel aux
policiers à garder (et regagner, pour certains) leurs postes pour préserver
l’ordre public, assister et secourir, interdire tout acte de menace et de
perturbation de l’ordre public?