Automobile : Fiat contraint de réintégrer trois ouvriers licenciés en Italie

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à Rome le 24 mars 2010 (Photo : Alberto Pizzoli)

[10/08/2010 16:28:28] MILAN (AFP) Le tribunal du travail de Potenza, dans le sud de l’Italie, a annulé le licenciement par le groupe automobile Fiat de trois ouvriers de son établissement de Melfi, en Basilicate, a indiqué mardi le syndicat Fiom-Cgil (gauche).

Cette sentence, qui prévoit la réintégration immédiate des trois travailleurs, met à mal le constructeur turinois alors qu’il souhaite renégocier les accords de travail dans ses usines italiennes.

Selon le syndicat Fiom-Cgil, le licenciement de ces trois personnes, dont deux délégués syndicaux, décidé par l’entreprise à la mi-juillet parce qu’ils avaient bloqué des chaînes de montage durant un cortège interne, a été jugé “anti-syndical”.

Ces licenciements étaient intervenus, selon la Fiom, en raison de la lutte des membres de ce syndicats contre un accord durcissant leurs conditions de travail en échange de la relocalisation de la production de la Panda sur le site de Pomigliano d’Arco, près de Naples, alors que le modèle est actuellement assemblé en Pologne.

“Cette sentence prouve qu’il y eut de la part de Fiat la volonté de réprimer la lutte à Pomigliano d’Arco et à Melfi et de donner une leçon à la Fiom”, indique Emanuele De Nicola, secrétaire régional Fiom de la Basilicate.

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ès de Naples, le 22 juin 2010 (Photo : Mario Laporta)

Fiom-Cgil avait été le seul syndicat à ne pas avoir signé ce nouvel accord social avec Fiat sur Pomigliano d’Arco destiné à augmenter les rotations, réduire les temps de pause et sanctionner l’absentéisme non justifié dans le but de faire tourner l’usine 24 heures sur 24 pendant six jours.

La CGIL est également monté au créneau fin juillet face à l’ultimatum lancé aux syndicats par le patron de Fiat, Sergio Marchionne, pour qu’ils s’engagent à accepter de revoir les contrats de travail actuels afin de rendre les usines italiennes compétitives, condition sine qua non à la mise en oeuvre de son projet de doubler la production dans le pays.

Alors que les syndicats modérés comme la CISL ou l’UIL sont prêts à négocier, Fiom a dénoncé “la plus grave attaque envers les droits des travailleurs depuis 1945”.

“Cette décision du tribunal d’annuler les licenciements est très importante et montre que l’entreprise doit changer de route”, conclut Maurizio Landini, secrétaire général de Fiom.