Tunisie–UE : Les moments forts des négociations sur le Statut avancé

tunisie-unioneuropeenne-ful.jpgLe président Ben Ali s’est intéressé, en recevant, récemment,  le  ministre des Affaires étrangères, à la préparation des négociations avec l’Union européenne sur le projet d’accès au Statut de partenaire avancé. Cet intérêt présidentiel pour un dossier aussi stratégique ne peut que booster les négociations sur ce statut. Zoom sur ces négociations.

Pour ceux qui ne le savent pas, le Statut avancé -statut se situant entre celui d’Associé et de Membre de l’UE- va se traduire par un raffermissement de la coopération à tous les niveaux, notamment, en matière de politique étrangère. L’objectif est d’établir une relation structurelle profonde et durable qui ne soit plus limitée aux sujets économiques et commerciaux. 

En prévision de cet événement, à Webmanagercenter nous avons jugé utile de rappeler les moments forts de ces négociations :

Le 11 novembre 2008, lors de la 7ème session du Conseil d’association,  la Tunisie avait plaidé pour un partenariat renforcé dans le même esprit que le «Statut avancé» auquel ont accédé des pays comparateurs comme le Maroc, l’Ukraine et Israël. L’UE avait répondu positivement au souhait des Tunisiens et fait part de sa disposition à étudier avec bienveillance cette question.

Au mois de juin 2009, les discussions ont été entamées par le Comité d’Association Tunisie-Union européenne (UE), instance d’experts chargée de gérer l’accord de partenariat entre les deux parties. Seulement, aucun engagement n’a été pris. 

Tous les dossiers délicats ont été examinés : le politique (droits de l’homme, libertés publiques et démocratie) ; l’économique (libéralisation des échanges des services et produits agricoles) ; le social (émigration et libre circulation des personnes), et le sécuritaire (lutte contre le terrorisme, sécurité aéronautique et maritime). 

Le 30 mars 2010, en visite en Tunisie, M. Stefan Füle, Commissaire européen à l’Elargissement et à la Politique européenne de voisinage, annonce que la Tunisie vient de présenter ses propositions concernant ce statut (20 mars 2010).

Le 11 mai 2010, Tunis et Bruxelles se sont engagés, lors de la 8ème session du Conseil d’Association Tunisie-Union européenne (UE), à conclure, dans les meilleurs délais, un accord sur «le statut avancé».

M. Kamel Morjane, ministre des Affaires étrangères, a déclaré à cette occasion que «Notre demande d’accéder à un Statut avancé est une indication de l’engagement de la Tunisie sur cette voie des réformes politiques qui ne date pas d’aujourd’hui».

M. Diego Lopez, secrétaire d’Etat aux Affaires européennes  dont le pays (Espagne) présidait l’UE, a déclaré pour sa part qu’«un accord a été trouvé sur la formation d’un groupe de travail dans la perspective d’un Statut avancé qui serait accordé par l’UE à la Tunisie».

Pour sa part, le commissaire européen de la politique de voisinage, M. Stefan Füle, a indiqué que «l’UE et la Tunisie étaient d’accord pour dire qu’il n’ya pas de tabous, y compris sur les questions de droits de l’homme et les libertés fondamentales». Entendre par-là que la Tunisie est sur la bonne voie pour accéder à ce statut tant convoité par plus d’un pays partenaire de l’Union européenne.

En attendant le Statut avancé, la Tunisie et l’UE sont actuellement liées par un Accord d’association (le premier à lier, depuis 1995, un pays du sud de la Méditerranée à l’UE) et un Plan d’action de politique européenne de voisinage expirant en 2010.

Ces accords assortis d’importants financements européens ont déjà permis l’instauration d’un partenariat économique et stratégique avec l’abolition des barrières douanières sur les produits manufacturés ainsi qu’une collaboration en matière de sécurité et de flux migratoires.