Tunisie : Croissance du parc automobile et infrastructures routières, un match ininterrompu!

auto-320.jpgIl est indéniable que les travaux d’infrastructures routières sont visibles et bien visibles. Partout où on se déplace, dans le Grand Tunis ou sur les routes et les autoroutes à l’intérieur du pays, on n’échappe pas aux bulldozers et autres engins lourds. L’élargissement et la modernisation des chaussées, les échangeurs et autres ponts ne s’arrêtent pas. Cependant, devant l’envahissement croissant des voitures et l’envolé des immatriculations, on se demande parfois qui rattrapera l’autre, l’aménagement du territoire ou le transport ?

Les automobilistes sont des râleurs, ici et ailleurs. Ils se lamentent chaque fois qu’ils rencontrent les balises annonçant des travaux, lorsqu’ils sont coincés dans un embouteillage terrible à 18H25 à l’Ouest de Tunis ou lorsqu’ils remarquent que le voisin à acheter une voiture immatriculée dernier cri !

Au-delà de l’anecdote, le développement de l’infrastructure en Tunisie, depuis plus de 20 ans, est une réalité qui balise le terrain du développement économique, particulièrement à l’intérieur du pays, qui était le parent pauvre du développement des premières années de l’indépendance. Et qui demeure encore en déça de ses potentialités économiques.

Les questions se posent toutefois sur l’adéquation entre le rythme de croissance du marché automobile et les améliorations contenues de l’infrastructure. L’importation des véhicules en Tunisie est encadrée par les autorités par un système de quotas qui favorisent le développement de l’industrie des pièces de rechanges. Selon ce système, 33.000 voitures ont été immatriculées en 2009 et on prévoit 45.000 immatriculations pour 2010, à savoir que l’année 2008 a enregistré 45.000 nouveaux véhicules.

Du côté du ministère de l’Equipement, de l’Habitat et de l’Aménagement du territoire, on affiche un tableau surchargée pour l’année en cours et pour 2011. Le Grand Tunis s’adjuge bien sûr une part de lion avec un coût des travaux estimé à 186,9 millions de dinars qui couvre les travaux en cours sur l’avenue 7 Novembre, sur la route de La Marsa et les travaux de l’échangeur de la Z4. Il faut signaler que les travaux sur l’avenue 7 Novembre, en plus de 3 échangeurs en cours de réalisation à Ras Ettabia, Ibn Khaldoun et Le Bardo, englobent celui de Den Den dont les travaux commenceront bientôt et une extension de 11,5 km de l’avenue qui rejoindra ainsi les cités El Mourouj. 

Sur la route de La Marsa, la Nationale 9 est en métamorphose. Il est prévu, pour un budget de 72 MDT, de l’élargir sur 12 Km à 4 voies dans les deux sens avec 4 échangeurs tous en travaux .L’achèvement de la Z4, de son côté, coûtera 32,9 MDT.

Les travaux en cours dans le pays concernent la réhabilitation et le renforcement de 970 Km, réparties sur le territoire dont 339 Km dans 10 gouvernorats et l’aménagement de 306 Km de pistes rurales. Ces travaux englobent la modernisation de la Nationale 5 Mejez El Bab-le Krib (sur 42 Km vers Le Kef), la réalisation des déviations de Gafsa, Kasserine, El Hamma, Sidi Bouzid et Béja et la construction de 12 ponts dans 8 gouvernorats (Monastir, Sfax, Ariana, La Manouba, Béja, Gabès, Sousse et Nabeul).

Ces travaux traduisent en fait le souci d’accompagner les efforts de développement des régions intérieures là où le potentiel des nouveaux projets est plus prometteur en termes d’investissement et d’emploi. Il faut compter avec l’accroissement prévisible du parc automobile à l’intérieur du pays et avec l’augmentation des besoins conjugué à la vétusté de certaines routes qui datent d’une époque révolue.

Plusieurs appels d’offres sont lancés pour les rocades de Kairouan et de Grombalia, la modernisation et le renforcement de la Régionale 8 entre Turki et Nabeul sur 28 Km, de la Nationale 3 entre El Fahs et Jebel Oust, et la Nationale 5 sur 54 Km entre Le Kef et Siliana. Sans compter une liaison entre la GP1 et l’autoroute A1, connue sous le nom ancien de «Triq Lallman» sur 8 Km et qui permettra de décongestionner les villes de Hammam Chott et Hammam Lif.

Cependant, les travaux d’infrastructures les plus spectaculaires demeurent ceux des autoroutes. Le réseau autoroutier tunisien a vu débuter les travaux de la section Sfax–Gabès sur 155 Km avec un budget de 795 MDT, les travaux de l’autoroute Oued Ezzarga-Bousalem, sur 70 Km plus 14 Km de bretelles vers Béja et Bousalem, vont démarrer fin 2010. D’autre part, les études du tronçon Gabès-Médenine (sur 90 Km), ordonnées par le chef de l’Etat, ont été achevées et les appels d’offres seront bientôt lancées.

Les travaux actuellement en cours sur l’A1 d’une longueur de 30 Km seront achevés avant juillet, et la deuxième section, sur 21 Km sera entamée après les vacances. Les équipements de péage et les aires de repos du tronçon Msaken-Sfax seront tous achevés avant l’été mais les automobilistes ne commenceront à payer qu’une fois les aires de repos ouverts au public, vraisemblablement à la fin de l’année en cours.

D’autres travaux d’infrastructures pour les autoroutes, les routes, la protection des villes contre les inondations sont prévus dans le XIème plan de développement, et la course contenue ainsi entre le développement des besoins et les réalisations. La croissance économique du pays dépend de ce match ininterrompu ….