Bruxelles soutient l’idée du FMI de taxer les banques pour éviter les crises

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éen, Michel Barnier, le 28 novembre 2009 à Aubervilliers. (Photo : Lionel Bonaventure)

[21/04/2010 14:53:45] STRASBOURG (Parlement européen) (AFP) Le commissaire européen chargé des services financiers Michel Barnier a apporté son soutien mercredi à la proposition du FMI de taxer les banques pour financer des mécanismes de prévention des crises, soulignant que l’Europe travaillait déjà dans ce sens.

Les propositions du Fons monétaire international (FMI) -qui seront soumises vendredi à une réunion des ministres des Finances et des présidents des banques centrales du G20- “rejoignent très largement les orientations que j’ai présentées” la semaine dernière lors d’une réunion des ministres européens des Finances, a-t-il dit.

M. Barnier, qui s’exprimait devant quelques journalistes en marge d’une session du Parlement de Strasbourg, a détaillé les points de convergence entre les propositions du FMI et celles de la Commission européenne.

Tout d’abord, “la mise en place d’un cadre général de prévention et de gestion des crises, en complément des mesures de régulation, afin de réduire la probabilité, la gravité et le coût des futures crises”.

“Je suis partisan depuis très longtemps d’une culture de la prévoyance”, à l’instar de ce qui est fait pour les catastrophes naturelles, a commenté M. Barnier.

En deuxième lieu, “un ensemble d’instruments qui permettent d’intervenir très en amont, puis aux différents stades de difficultés d’une ou de plusieurs institutions financières”, a résumé le commissaire européen.

“Le FMI évoque la mise en place d’agences, d’instruments intrusifs, de régimes de faillites qui permettent d’assurer la stabilité ou la continuité de l’activité”, a-t-il noté. “

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é financiers le 13 octobre 2008 à Paris (Photo : Mehdi Fedouach)

Dans cette panoplie, le FMI “soutient l’idée d’une contribution à la stabilité financière, qui alimenterait un fond de résolution”, met en exergue M. Barnier.

Le Fonds va proposer au G20 deux types de taxe sur les banques, l’une sur chaque institution financière, l’autre sur leurs profits, afin d’être en mesure d’affronter une éventuelle autre crise financière comme celle qui a secoué le secteur récemment.

La création de ce type de fonds de prévoyance est discutée au niveau européen.

“Certains gouvernements imaginent un tel fonds pour alimenter davantage les budgets des Etats, d’autres -et c’est ma préférence- imaginent un fonds de prévoyance qui doit être utilisé directement pour faire face à des risques dans une entreprise”, a relevé M. Barnier.

“La logique la plus pragmatique aujourd’hui c’est d’avoir des fonds nationaux liés aux superviseurs et aux Etats, alimentés par les banques, avec une coordination et un cadre européen”, a-t-il ajouté, notant toutefois que “l’idée d’un fonds européen n’est pas mûre”.

“Toutes les banques devraient être amenées à contribuer, en tenant compte de la nature des risques”, a-t-il aussi suggéré.

“Je pense que la prévention coûte moins cher que la réparation. C’est notre responsabilité de proposer les outils de cette prévention qui repose sur le principe du pollueur-payeur”, car “le contribuable ne doit plus être en première ligne”, explique-t-il.

M. Barnier doit présenter en juin une proposition de fonds qui pourraient être créés dans chaque Etat européen. En octobre, il présentera un texte plus général sur “un système de gestion de crise et de prévention”. Des propositions législatives devraient en découler à partir de janvier 2011.