Numérisation des fonds de la BnF : le Sénat juge le recours à Google “indispensable”

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à Paris de la Bibliothèque nationale de France (BNF). (Photo : Loic Venance)

[01/03/2010 18:25:36] PARIS (AFP) Le Sénat juge “indispensable” un recours à Google pour numériser les fonds de la Bibliothèque nationale de France (BnF), selon un rapport d’information de la commission des Finances du Sénat rendu public lundi.

“Le patrimoine de la BnF à numériser équivaut à 15 millions de livres (ou ouvrages)”, évalue le rapport.

“Selon les calculs de la commission des Finances, avec les moyens actuels de la Bibliothèque nationale de France, il faudrait environ 750 millions d’euros et 375 ans pour numériser l’ensemble des ouvrages”, ajoute Yann Gaillard (UMP), auteur de ce rapport sur “la politique du livre face au défi du numérique”, selon un communiqué de la commission des Finances.

La commission des Finances “approuve les orientations du récent rapport de Marc Tessier proposant d’effectuer une numérisation aussi exhaustive que possible du patrimoine de la BnF et, dans le cadre d’un partenariat avec Google, d’échanger des fichiers, ou à défaut de mettre en place une filière commune de numérisation”.

Elle se demande cependant “dans quelle mesure ces orientations pourront être effectivement mises en oeuvre”. “Même en prenant en compte l’emprunt national, sur les 400 millions d’euros qui paraissent nécessaires pour mener à bien le projet, seulement 160 millions sont actuellement financés”, assure-t-elle.

La mission Tessier sur la numérisation du patrimoine des bibliothèques a remis son rapport le 12 janvier au ministre de la Culture Frédéric Mitterrand.

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ège du géant mondial de l’internet en Californie, en juillet 2008 (Photo : Justin Sullivan)

Pour la commission sénatoriale, “le développement du livre numérique sera un phénomène massif” et “le principal enjeu pour les éditeurs est de ne pas se trouver dans l’obligation de vendre leurs livres numériques à un prix très bas à un libraire numérique en situation de quasi-monopole”.

La commission observe cependant que “de nouveaux acteurs doivent prochainement entrer sur le marché (Google et Apple en particulier), ce qui devrait rendre le rapport de forces plus favorable aux éditeurs”.

Elle estime donc que la proposition de la mission Tessier d’instaurer une “entité coopérative réunissant les bibliothèques publiques patrimoniales et les éditeurs” pour “permettre au lecteur d’accéder d’un coup à une offre aussi large que possible” doit être “la principale priorité de la politique du livre”.