Tunisie – ARFORGHE : Attention danger, la population vieillit !

«C’est une tentative pour repositionner ces nouveaux défis en présentant
différents axes de réflexion et en tissant une trame de fond pour échanger,
apprendre les uns des autres, s’inspirer des expériences multiples et
différentes, enrichir les points de vue et tirer enseignement de l’ensemble des
recommandations suggérées par les participants » a déclaré Zeyneb Attya,
Présidente de l’ARFORGHE, dans son allocution d’ouverture.

La retraite moyenne dans les pays du
Maghreb, a affirmé Zeyneb Attya reste
faible car il existe un niveau élevé d’emploi informel. Le risque d’une
population de retraités grandissante en raison du vieillissement de la
population et du recul des taux de fécondité dans les pays maghrébins pourrait
menacer dans les années 2020 (ce n’est pas très loin) l’équilibre financier déjà
fragile des caisses de retraite. L’indice conjoncturel de fécondité s’établit à
environ 2,5 enfants par femme en Algérie et au Maroc. Il se situe juste au seuil
de renouvellement des générations en Tunisie (2,06). Et même si, rappelle la
présidente de l’ARFORGHE, « les gouvernements affichent leur volonté de réformer
les systèmes de retraite, les processus sont inégalement engagés au niveau des
pays maghrébins ». Il faudrait rappeler à ce propos le bouleversement qu’a
apporté la CNAM en Tunisie concernant les couvertures sociale et médicale. En
fait, le taux de couverture sociale semble être très élevé et très étendu (on
est autour de 92% en Tunisie) mais cela reste, selon elle, très théorique.

S’il est vrai qu’en Tunisie l’espérance de vie ne cesse de s’accroître et de
s’améliorer ce qui représente un indicateur de réussite et de progrès social,
l’emploi est aujourd’hui l’une des préoccupations majeures des autorités
nationales. Les nouvelles formes d’emploi précaires ne bénéficient pas de
couverture sociale du fait du poids de l’informel et de l’importance de secteur
agricole.

L’OIT pour la valorisation de l’emploi productif

Pour accélérer la création d’emplois et assurer la viabilité des entreprises,
explique Mahmoud ZANI Docteur en droit international public et Enseignant
–Chercheur à la Faculté de droit et de Management de Tunis, l’Organisation
internationale du Travail, (OIT) a préconisé une politique de valorisation du
plein emploi productif en maintenant les niveaux des salaires au moyen de plans
de relance macroéconomique. L’organisation envisagerait aussi la mise en œuvre
des programmes de formation professionnelle, l’amélioration des qualifications,
le perfectionnement des compétences et la reconversion des travailleurs pour
améliorer l’employabilité, notamment pour ceux qui ont perdu leur emploi ou qui
risquent de le perdre. Des programmes sont également envisagés pour assister les
entreprises dans la préservation de leurs effectifs grâce à des dispositifs dans
le cadre du dialogue social et de la négociation collective comme, par exemple,
l’indemnisation du chômage partiel.

Le Pacte mondial pour l’emploi mis en place par l’OIT constitue un premier pas
vers l’instauration d’une mondialisation équitable et durable. Il stimule
l’économie, dans le cadre d’une coopération internationale, afin d’«instaurer un
cadre de réglementation et de contrôle plus solide et plus cohérent au niveau
mondial pour le secteur financier, de telle sorte que celui-ci serve les
intérêts de l’économie réelle, favorise les entreprises durables et le travail
décent et protège mieux l’épargne et les pensions des particuliers » conclu
Mahmoud ZANI. Il a reçu un soutien politique sans précédent de la part des chefs
d’Etat et de gouvernement, à l’occasion du Sommet de l’OIT sur la crise mondiale
de l’emploi qui s’est déroulé au mois de juin dernier ainsi que lors de la
réunion des dirigeants du G20 en avril 2009.