Tunisie – Indicateurs : Industrie et énergie

Par : Tallel

Industrie et énergie

Industries manufacturières

L’industrie tunisienne s’est affirmée, durant les 22 dernières années, comme
l’un des piliers du développement économique du pays et le moteur de
l’investissement, de la production et de l’emploi, forte en cela de ses deux
atouts que sont l’exportation et le partenariat.

En effet, de 1988 à 2008, la progression en termes de valeur ajoutée a été de
4,8% par an, en moyenne.

Les exportations industrielles ont été multipliées par 15 au cours des 22 années
écoulées, passant de 1.259 MDT en 1987 à 18.722 MDT en 2008, avec une expansion
palpable au niveau des
industries mécaniques et électriques, du
textile
et
habillement, des cuirs et chaussures, de l’agro-alimentaire et des industries
chimiques.

Le secteur industriel assure en outre 600.000 postes d’emploi, soit pratiquement
le quart de la population active, sans compter la création de 20.000 emplois par
an.

Le Programme de mise à niveau industrielle

Le plan de
mise à niveau
de l’industrie, créé en 1996, a pour vocation d’aider
l’entreprise industrielle à améliorer son potentiel et son rendement, notamment
par la compression des coûts de production, la modernisation de l’outil de
travail et le recours aux technologies avancées.

Le Programme a enregistré, depuis sa création en 1996 et jusqu’à fin avril 2009,
l’adhésion de 4284 entreprises.

Promotion de la qualité

Le dispositif qualité en tant que choix national occupe une place à part dans la
politique nationale de mise à niveau et de développement du tissu économique.

Il a été procédé, dans ce cadre, à la mise en place d’un programme ambitieux
destiné à porter le nombre d’entreprises détentrices de la certification de
conformité au normes internationales à quelque 1.330 entreprises à l’horizon
2009, contre 600 seulement en 2006.

Les dernières années ont été également marquées par la création d’une Semaine
nationale de la qualité, au cours de laquelle il est procédé à la remise du
grand prix de la qualité du président de la République, qui récompense les
entreprises reconnues pionnières dans ce domaine.

Consolidation de l’environnement industriel

Les dernières années ont vu la poursuite du renforcement de l’environnement
industriel, à travers la consolidation de la base technologique et la
réalisation des diverses composantes des pôles de développement sectoriels (pôle
technologique du textile à Monastir, pôle technologique de l’agroalimentaire à
Bizerte et pôle technologique de mécanique à Sousse).

A ces pôles technologiques s’ajoute la création d’espaces d’activités
indépendantes par l’institution d’une nouvelle génération de zones industrielles
en s’appuyant sur la constitution d’une réserve foncière d’environ 6.000
hectares au cours de la période du XIe Plan, dans les diverses régions du pays.

Parallèlement, l’action s’est poursuivie en faveur de la mise à niveau accrue
des structure d’appui, tout en assurant l’encadrement du secteur du textile et
de l’habillement afin de l’aider à réussir le passage de la sous-traitance à la
participation à la production puis au stade du produit fini et ce dans le cadre
de la mise en œuvre de plans conçus en concrétisation du Programme présidentiel
pour la Tunisie de demain. Jusqu’à fin 2008, près de 70 entreprises ont adhéré
au plan de passage à la participation à la production et 40 autres au plan de
passage au stade du produit fini.

Les dernières années se sont distinguées aussi par l’intérêt accru accordé aux
laboratoires et aux analyses, outre la réalisation d’études prospectives
sectorielles, au nombre de 34, qui ont porté sur plusieurs activités porteuses
et auxquelles s’ajoutent trois études régionales, et l’achèvement d’une étude
exhaustive sur «les stratégies industrielles à l’horizon 2016».

Accélération du rythme de création d’entreprises

Les efforts se sont focalisés, d’autre part, sur la concrétisation du 4e point
du programme présidentiel «Pour la Tunisie de demain» et consistant à accélérer
le rythme de création d’entreprises industrielles, particulièrement les
entreprises innovantes. L’action menée en la matière s’est appuyée sur un
certain nombre de mécanismes. Au nombre de ces mécanismes, il y a notamment :

– les centres d’affaires : L’année 2007 a été marquée par le parachèvement de la
création d’un centre d’affaires à l’intention des promoteurs de projets dans
chacun des gouvernorats du pays. A fin avril 2009, quelque 4.974 promoteurs
potentiels ont bénéficié des prestations de tels centres. 1.144 projets ont
trouvé une concrétisation effective pour un montant d’investissements de plus de
130 MDT ;

– les pépinières d’entreprises : à fin 2008, il a été procédé à la mise en place
de 25 pépinières d’entreprises qui, sous la supervision de l’Agence de promotion
de l’industrie, ont attiré 5988 bénéficiaires jusqu’à fin avril 2009 ;

– les guichets uniques : fin 2008, ils étaient au nombre de 14 ;

– le mécanisme des ‘’Mercredis de la création d’entreprises’’ : ces journées
sont organisées chaque mois et à la même date dans tous les gouvernorats du
pays. En avril 2009, elles en étaient à leur 25e édition et leur moisson
s’établissait à 666 projets pour un total d’investissements de 287 MDT ;

– manifestation des journées du partenariat et de la promotion de
l’investissement privé : ce mécanisme a donné lieu, jusqu’à fin avril 2009, à la
présentation de 1531 projets pour un total d’investissements de l’ordre de 1587
MDT. Les institutions de financement se sont intéressées à 1076 projets d’entre
eux ;

– l’essaimage de projets : jusqu’à fin 1988, des conventions d’essaimage ont été
conclu avec 33 entreprises (10 publiques et 23 privées), lesquelles ont abouti à
la conclusion de 290 accords relatifs à la création de projets sous forme
d’essaimage, dont 127 sont entrés en phase opérationnelle. Les investissements y
afférents s’élèvent à près de 186 MDT.

L’énergie

En dépit de la régression de la production de pétrole brut, au cours de cette
période, la production globale d’hydrocarbures s’est stabilisée autour de 6,5
millions de TEP (tonnes/équivalent pétrole) par an, suite au développement de la
production de gaz naturel qui est passée de 0,9 million TEP en 1987 à 3,1
millions de TEP en 2008. De son côté, le volume des investissements réalisés
dans le domaine de l’énergie est passé de 180 MDT en 1987 à plus de 2.700 MDT en
2008, notamment dans les activités de développement, de stockage et de
distribution de la production d’hydrocarbures, en plus du renforcement du réseau
national de distribution de gaz et du développement de la production
d’électricité. C’est ce qui a permis d’assurer l’approvisionnement du pays en
hydrocarbures et en électricité dans les meilleures conditions et aux moindres
coûts.

Stratégie de développement du secteur énergétique

Compte tenu de l’accroissement de la consommation et de la stabilité des
ressources, la balance de l’énergie primaire du pays a enregistré, à partir de
2001, un déficit accru qui n’a cessé de se creuser jusqu’en 2006, année au cours
de laquelle le déficit a atteint 1 million de tonnes, contre un excédent de 2,2
millions de tonnes en 1987. C’est ce qui a nécessité la mise sur pied d’une
stratégie d’avenir pour la promotion du secteur et le développement de ses
diverses branches. Cette stratégie consiste surtout à :

– intensifier et consolider l’effort d’investissement dans le domaine de la
prospection et de la recherche d’hydrocarbures, outre le développement des
domaines de partenariat dans ce domaine aux plans intérieur et extérieur ;

– assurer l’approvisionnement du pays en énergie, dans les meilleures
conditions, et la consolidation des acquis nationaux au niveau de
l’infrastructure énergétique;

– diversifier les sources d’approvisionnement en gaz naturel et développer les
utilisations de cette énergie, tout en préservant l’environnement;

– promouvoir les activités de maîtrise de l’énergie et de développement des
énergies nouvelles et renouvelables.

Cette politique a permis de réaliser des résultats encourageants sur plusieurs
plans. Ainsi, le nombre des permis de prospection accordés est passé de 23, en
1987, à 52 en 2008. La production nationale de pétrole a augmenté au cours des
années 2007 et 2008 en comparaison avec l’année 2006, d’où la réduction du
déficit de la balance énergétique.

Pour ce qui est de la production, du transport et de la distribution
d’électricité et de gaz, et afin de répondre à la demande croissante en énergie
électrique, l’accent a été mis, au cours des années du Changement, sur le gaz
naturel en tant qu’énergie essentielle pour la production d’électricité,
l’option pour les technologies à haute rentabilité dans le système de
production, le développement de la production électrique par l’utilisation de
l’énergie éolienne, en plus du recours au financement privé dans le domaine de
la production d’énergie électrique, dans le cadre de la loi de 1996 prévue à cet
effet et des nouvelles disposition du Code des hydrocarbures.

Sur cette base, le secteur électrique est parvenu à installer près de 2.000
mégawatts supplémentaires, dont 498 mégawatts/heure par le biais des privés.
Ainsi, à la fin de l’année 2008, la production nationale d’électricité a atteint
environ 14.660 gigawatts/heure, contre 4.016 gigawatts/heure en 1987, soit plus
du triple. Dans le même contexte, la distribution d’électricité a enregistré, à
compter de 1987, un bond qualitatif important qui a permis de porter le nombre
de bénéficiaires de 1,1 million en 1987 à près de 2,9 millions en 2008.

Dans le domaine de l’électrification, la Tunisie a pu réaliser un record en
matière d’électrification rurale, en comparaison avec les pays similaires, grâce
aux projets présidentiels et à la conjonction des efforts avec le Fonds de
Solidarité nationale 26-26; le taux qu’elle a atteint dans ce domaine atteint
les 99,5% en 2008.

D’un autre côté, l’Etat a œuvré à développer l’utilisation du gaz naturel à
travers la mise en œuvre d’un programme ambitieux, dans le cadre du projet
présidentiel pour la Tunisie de demain, dans le but de doubler le nombre des
usagers du gaz naturel pour le porter d’environ 250.000 en 2005 à près de
500.000 à la fin 2009. D’ores et déjà, plusieurs mesures d’incitation ont été
prises à l’effet d’encourager la connexion d’un plus grand nombre de foyers au
réseau de gaz naturel.

Les dernières années se sont distinguées par le renforcement des moyens de
maîtrise de l’énergie et de promotion des énergies renouvelables. Ainsi, l’année
2008 a été marquée par l’amendement de la loi de 2004 sur la maîtrise de
l’énergie qui est venue conforter les orientations nationales en la matière. En
2008 également, il a été procédé à la mise en place d’un plan de maîtrise de
l’énergie pour la période 2008-2011, dans la foulée des bons résultats obtenus
grâce au plan triennal précédent (2005-2007). Ce programme pourrait engendrer la
réalisation d’une économie d’énergie de l’ordre de 2 millions TEP, dont 1,1
million TEP en 2011, contre 400.000 TEP en 2007.

Les mines

Dans le contexte des développements mondiaux survenus à la fin des années
quatre-vingts et qui ont eu un impact considérable sur le secteur, l’Etat a pris
de mesures radicales en vue de l’assainissement des entreprises qui opèrent dans
le secteur minier et de la modernisation de leurs méthodes de travail ; le but
étant de permettre au secteur de retrouver son dynamisme et ses équilibres
financiers, après des années de récession.

Dans ce cadre, la Compagnie des phosphates de Gafsa a poursuivi l’exploitation
des mines de surface et l’accélération de la fermeture des mines souterraines
dont le coût d’exploitation est élevé. La Compagnie a, par ailleurs, engagé un
programme d’assainissement et de modernisation visant à renforcer sa rentabilité
économique, de manière à lui permettre de soutenir la concurrence sur le plan
mondial.

Concernant l’activité de transformation du phosphate, la première période du
Changement a été marquée par l’engagement de plusieurs initiatives pratiques en
faveur de la promotion de cette activité, ce qui a donné un bon positionnement
et une bonne réputation du phosphate tunisien sur le marché mondial, d’autant
que la Tunisie est le 3e producteur mondial d’acide phosphorique après les
Etats-Unis et le Maroc.

La consommation de phosphates, notamment ceux destinés à la transformation, a
connu une progression remarquable, ce qui a contribué à améliorer sensiblement
le rendement des dérivés de phosphates, en particulier l’acide phosphorique dont
la production a progressé au cours des 20 dernières années de 85% et les engrais
phosphatés d’ammonium (DAP) dont la production a triplé en deux décennies
(1987-2008).

Cette même période a été aussi marquée par la stratégie mise en œuvre par le
Groupe Chimique Tunisien et destinée à favoriser les opportunités de coopération
et de partenariat avec les principaux consommateurs pour l’accroissement de ses
parts de marchés dans le monde.

Outre le phosphate, les efforts de prospection géologique et minière se sont
renforcés depuis le Changement, notamment à la suite de la promulgation, en
2003, du Code des mines qui représente un acquis majeur pour l’ensemble du
secteur.

(Source : ministère de l’Industrie, de l’Energie et des PME)