Salon du Bourget 2009 : une éclaircie dans un ciel toujours sombre

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La foule au Salon du Bourget, le 20 juin 2009 (Photo : Eric Piermont)

[21/06/2009 14:23:55] LE BOURGET (AFP) Le salon du Bourget, qui a fermé ses portes dimanche, aura été pour ses 100 ans une éclaircie dans le ciel aéronautique en crise, avec 127 avions commandés auprès de l’européen Airbus, qui caracole ainsi devant son rival américain Boeing.

La 48ème édition de ce salon biennal –le plus grand au monde du secteur– a attiré au total 360.000 visiteurs, “soit à peu près le même niveau que celui de 2007”, a indiqué à des journalistes le commissaire du salon, Louis Le Portz.

En raison de la morosité conjoncturelle, les visiteurs professionnels, auxquels le salon était consacré de lundi à jeudi, ont été un peu moins nombreux qu’il y a deux ans: 140.000 contre 150.000 en 2007, a précisé M. Le Portz. “Ce qui prouve que les sociétés ont fait quelques économies”, a-t-il estimé.

L’avionneur européen Airbus, sous pression depuis le crash de l’A330 d’Air France entre Rio et Paris le 1er juin dernier, a profité du salon pour annoncer des contrats d’une valeur de 12,9 milliards de dollars. Un bilan bien moindre que celui enregistré il y a deux ans, quand le secteur vivait un véritable âge d’or: 98 milliards de dollars, record absolu dans l’histoire d’Airbus.

Ces contrats comprennent des commandes fermes pour 58 appareils, pour près de 6,4 milliards de dollars, et des intentions d’achats sur 69 appareils supplémentaires estimés à 6,5 milliards de dollars.

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Un Rafale de Dassault en vol le 17 juin 2009 au salon du Bourget. (Photo : Eric Piermont)

Le rival d’Airbus, l’américain Boeing, n’a quant à lui rendu publique qu’une seule commande ferme: celle de deux moyen-courriers 737-800 par la compagnie MC Aviation Partners (MCAP), filiale du groupe japonais Mitsubishi, pour 153 millions de dollars. Boeing, contrairement à Airbus, annonce généralement ses commandes au fur et à mesure qu’il les reçoit, en gardant très peu pour les salons professionnels.

Le Bourget a également été l’occasion d’annoncer une avancée dans la négociation de la vente de l’avion de combat Rafale, de l’avionneur français Dassault, aux Emirats arabes unis. Ces derniers ont fait savoir officiellement vendredi avoir remis à la France leurs exigences techniques pour cet appareil, qui n’a pour l’instant jamais été exporté.

“Une excellente nouvelle”, s’est félicité le président de la République Nicolas Sarkozy. Les Emiratis avaient dit en 2008 envisager “sérieusement” de remplacer à partir de 2013 leur soixantaine de Mirage 2000 par le dernier né des avions de combat de Dassault Aviation.

Côté démonstrations, le public a été choyé pour les 100 ans du Bourget, sous un ciel alternant nuages et belles éclaircies. Bannie depuis 1975, la Patrouille de France a fait son grand retour ce week-end au salon. Les huit Alphajet n’ont toutefois présenté que la première partie de leur programme, celle où ils évoluent groupés en “ruban”.

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La “Patrouille de France” Alpha au Bourget le 20 juin 2009 (Photo : Eric Piermont)

Les pilotes se sont dit prêts à revenir pour le prochain salon, en 2011. “On espère revenir dans deux ans. Si on nous invite, on sera là”, a déclaré à l’AFP Virginie Guyot, benjamine de la formation, première femme pilote à l’avoir intégrée et futur leader.

Une trentaine d’avions anciens témoins des années 1909 à 1960 ont également volé, comme l’appareil avec lequel Louis Blériot avait été le premier à traverser la Manche.

Et les prouesses du nouveau biréacteur de transport régional du russe Soukhoï, le Superjet-100, et du drone hélicoptère Camcopter de l’autrichien Schiebel, premier drone (avion sans pilote) à réaliser un vol au salon, ont particulièrement nourri le spectacle.