Risque de liquidation judiciaire de Nortel France

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à Atlanta, le 5 juin 2001 (Photo : Erik S. Lesser)

[24/05/2009 16:56:15] PARIS (AFP) Les administrateurs chargés de la procédure britannique de redressement des filiales européennes de l’équipementier en télécommunication canadien Nortel vont demander lundi la mise en liquidation de la filiale française du groupe, selon une source syndicale.

Ils doivent présenter devant le tribunal de commerce de Versailles (Yvelines) un dossier de liquidation qui pourrait entraîner quelque 500 suppressions d’emplois, selon un communiqué du syndicat CFTC publié dimanche.

“A la veille de la mise en liquidation judiciaire de Nortel Network SA (NNSA, filiale française de Nortel, ndlr) par le tribunal de Commerce de Versailles, la maison mère semble laisser à l’abandon sa filiale en France”, déplore la CFTC.

Le syndicat dénonce “l’attitude déplorable des dirigeants du groupe Nortel qui préfèrent s’attribuer des primes de plusieurs millions de dollars et ne viennent pas en aide à sa filiale française”.

Mi-janvier, le groupe canadien s’était placé sous la protection des tribunaux contre ses créanciers au Canada et aux Etats-Unis, dans une ultime tentative de restructuration.

Pour les principales filiales en Europe, la procédure a été regroupée à Londres.

Le 25 février, Nortel, qui compte 26.000 salariés dans le monde, avait annoncé 3.200 suppressions d’emplois, qui s’ajoutaient aux réductions de 1.800 emplois restant à finaliser aux termes des plans déjà annoncés.

En France, quelque 500 emplois dans la recherche et développement seraient visés, sur les 700 de la filiale Nortel Networks SA à Châteaufort (Yvelines).

Nortel Canada “ponctionne la trésorerie de NNSA et fait aujourd’hui peser les dettes du groupe sur sa filiale française l’entraînant inexorablement à un manque de trésorerie”, accuse la CFTC.

“Nous déplorons également l’attitude des administrateurs qui n’ont pas amené de propositions de restructuration alors que c’était le but de la procédure”, poursuit le syndicat.

Il “déplore également le manque de visibilité sur la procédure de liquidation avec continuité d’activité qui va supprimer près de 500 emplois et en garder près de 200 pour une période de 3 à 6 mois afin de permettre les ventes des différentes lignes de produit du groupe”.

La CFTC appelle “tous les salariés” à se regrouper lundi devant le tribunal de Versailles, qui se réunit à 15 heures.