Sami Zaoui, nouveau président de l’Atuge : servir et perpétuer

Un nouveau bureau et un nouveau président à la tête de l’Atuge.
De la continuité, avec l’agenda de manifestations et de participation au débat
d’idées. Et du changement, avec plus d’ouverture et notamment sur le monde
universitaire et peut-être un premier livre blanc. Des ambitions, c’est sûr.
Mais également de la détermination à ajouter de la valeur. Mais point de rupture
avec cet attachement à la résolution de se mettre au service du pays. Entretien
avec Sami Zaoui, nouveau président de l’Association des Tunisiens des Grandes
écoles.


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: Quelle logique électorale pour le renouvellement du bureau de l’Atuge ?

Sami Zaoui : La logique qui a prévalu a privilégié le renouvellement d’une
moitié environ des membres. C’est une logique de passation de témoin entre
les équipes. C’est dans cet esprit qu’a agi l’équipe qui a été pressentie
pour se présenter. C’est utile à la cohésion de la communauté des Atugéens.

A notre tour, dès l’année prochaine, nous commencerons par susciter un
mouvement de relève pour perpétuer cette dynamique de continuité.

Il y aura malgré tout un effort de démarcation ?

Nous avons bien annoncé qu’on enrichira le programme par de nouvelles
actions. Par conséquent, il y aura une part de démarcation et une autre de
nouveauté, et j’espère que dans 2 ou 4 ans d’autres apporteront leur part de
nouveaux projets.

Votre mot d’ordre est : servir ! C’est par fidélité aux camarades fondateurs ?

Je crois que le socle de foi est toujours le même et il est construit autour
d’une notion de communauté au service du pays. L’ambition de la nouvelle
équipe est d’aller plus loin dans la concrétisation de cette volonté de
servir.

Vous êtes présent en Tunisie, en France et en Grande-Bretagne. Vous serez en
Amérique un jour des Grandes écoles françaises?

La base anglaise a été induite par l’attrait de la finance sur des
populations d’atugéens qui travaillaient dans ce secteur sur la place de
Paris et qui n’ont pas résisté à l’appel d’air filant à l’anglaise ou à la
française «to cross the channel». Quant à une base américaine, ma réponse
est «wait and see».

Chaque structure dispose d’une base électorale locale ?

Chaque Atuge a une base électorale locale. Notre projet « l’Atuge de demain»
est d’aller vers une Atuge Monde avec une représentativité globale.

Le 17 mai vous organisez à Paris la 1ère mi-temps de votre forum. Quoi de
neuf cette année ?

Il s’agit du 1er tiers temps en tenant compte des forums de Tunis et de
Londres. Nous serons nombreux à Paris cette année. Beaucoup de membres du
bureau s’y rendent accompagnés d’un groupe de nombreux invités. Il y a un
renforcement du contenu de cette manifestation. L’objectif est de s’adresser
à la communauté atugéenne en France et de lui présenter la physionomie de
l’économie tunisienne pour le futur dans la perspective d’aider les atugéens
qui y sont prêts à rentrer au pays. Cette question sera abordée de manière
frontale.

On lancera pour cette édition un village entrepreneurial. Depuis des mois,
on voit des atugéens s’adresser à l’Atuge, notamment en France mais
également en Tunisie avec la volonté de promouvoir un projet au pays. Le
grand village répond à ce besoin. Nous allons donc réunir dans le même
espace des détenteurs de projets, des financeurs et des institutions
d’appui. L’API sera présente ainsi que la BFPME, de même que des fonds
d’investissement. Enfin, nous reconduirons les espaces du recrutement, et
cette année, 23 entreprises seront présentes à notre forum.

Ce sera le même thème pour les trois moments du Forum ?

C’est le même, car il s’agit d’un forum unique décliné selon les
spécificités de chaque ville où il se réunit. Il est ainsi intitulé «la
nouvelle donne mondiale : nouvelles stratégies». “Stratégies” est au pluriel
car on voit aujourd’hui des changements de comportements pour les pays, les
entreprises et les individus.

En sens inverse, vous n’aidez pas les atugéens à tenter leur chance à
l’international ?

Sur le fond, il faut respecter le choix de vie des individus. Chaque atugéen
est libre de se fixer à l’endroit de son choix et c’est son plein droit.
Nous insistons toutefois sur cette notion de dette que chaque Tunisien a
envers son pays. Nous disons aux atugéens de Tunisie, de France ou
d’ailleurs: faites quelque chose pour la Tunisie dans le cadre de vos
activités ! Notre souhait est que cette diaspora soit aussi visible que
celle du Liban.

Allez-vous poursuivre votre travail de réseautage ?

– Naturellement. Et d’ailleurs notre réseau fonctionne bien. Et il a servi de
nombreux atugéens.

Vous évoquiez l’idée d’un symposium international. Quel intérêt?

L’idée est de toujours contribuer à enrichir le débat. Nous allons
concrétiser clairement cette proposition électorale. Ce serait une fois par
an, au premier trimestre de l’année. On pense pouvoir mobiliser 100 à 150
décideurs tunisiens résidents ou expatriés pour une journée de réflexion.
Pour la circonstance, nous mobiliserons la galaxie atugéenne et des
associations sœurs et amies telles que l’ENIT ou l’ADAI.

Bientôt un site web ?

Oui, nous aurons un nouveau site web et c’est imminent. Ce sera un site web
de nouvelle génération.

Et pourquoi une Newsletter ?

Elle répond à un besoin différent. Avec la Newsletter, nous inaugurons une
communication en mode push. Faire parvenir la Newsletter jusqu’au screen des
1000 atugéens recensés en Tunisie est une façon de les garder actifs et
présents dans nos manifestations.

Vous privilégiez les milieux d’affaires. Regarderez-vous du côté de
l’université ?

C’est un axe de travail que le bureau actuel va s’employer à renforcer.
Notre relation avec l’Université existe. Il y a des atugéens présents d’une
manière ou d’une autre dans des universités telles que «Esprit» ou Sup’com.
Il y a un intérêt fort pour l’Atuge d’être plus présente dans le monde
universitaire en ce moment où elle est à la recherche d’un modèle pour se
réformer. C’est un axe de travail qu’on devrait aborder durant la deuxième
année de notre mandat. Quelle contribution pourrions-nous avoir pour
améliorer le système universitaire ? Elle pourrait être multiforme. Cela
peut vouloir dire prendre part à la confection des programmes, enseigner en
tant que vacataire ou s’engager à prendre des stagiaires et plus tard
embaucher des diplômés.

L’an prochain l’Atuge aura 20 ans. Vous avez un programme de festivités en
tête ?

Cet événement ne passera pas inaperçu. Nous pensons le célébrer de manière
grandiose. Ce sera l’occasion de regrouper la communauté atugéenne. Beaucoup
d’idées sont à l’étude : voyage itinérant ou un «total event» sur trois ou
quatre jours avec de nombreuses manifestations et un forum de discussion,
des soirées avec privatisation de salles de spectacles, …

Vous continuerez à jouer votre rôle de Think tank ?

J’en prends l’engagement formel et nous contribuerons au débat avec la
publication de mini livres blancs. Ce sera la concrétisation de tout ce que
nous voulons faire.

Où en est votre collaboration avec Young Mediterranean Leaders (YML)?

L’Atuge est partenaire de YML car l’identité d’objectifs est totale entre
nos deux associations. L’Atuge sera partenaire de YML pour son forum 2009 de
YML, qui se déroulera à Séville au mois de novembre prochain. Jusque-là
partenaire présent, l’objectif est de devenir encore plus actif.

L’idée d’un consortium maghrébin des Atuges des trois pays est-elle
plausible ?

Clairement là aussi il y a un beau challenge de faire plus corps avec nos
amis marocains et algériens. Il s’agirait davantage de faire travailler les
associations existantes et non pas d’en créer de nouvelles.

Quels rapports avec la presse ?

Je souhaite un contact régulier avec la presse et je compte sur votre
liberté critique. N’hésitez pas à être une force de propositions et de
suggestions.

Lire aussi :

– Tunisie : L’Atuge discute à Paris des nouvelles stratégies de la nouvelle donne mondiale