Opep : la pression monte en faveur d’une baisse de la production

[15/03/2009 12:54:14] VIENNE (AFP)

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éunion des pays de l’Opep, le 15 mars 2009 à Vienne (Photo : Samuel Kubani)

Les pressions s’accentuaient dimanche à l’ouverture d’une réunion ministérielle de l’Opep à Vienne en faveur d’une nouvelle baisse de la production de brut du cartel, l’Algérie affirmant même qu’il y aurait un consensus en ce sens.

“Il y aura un consensus” pour réduire la production de pétrole brut, a assuré à son arrivée au siège de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole le ministre algérien du Pétrole, Chakib Khelil. “Le marché s’attend à une baisse de 500.000 à 1,5 million de barils par jour (mbj). De combien nous allons réduire, c’est une décision que nous allons prendre au cours de cette réunion”, a-t-il ajouté.

Son collègue vénézuélien, Rafael Ramirez, a suggéré “qu’il faudrait retirer du marché entre 1 et 1,5 million de barils par jour”. Il a également estimé qu’il faudrait “combiner l’esprit d’adhésion aux engagements pris” et décider “probablement une autre baisse” de la production.

“La Libye, bien sûr, est favorable à une baisse de la production”, a, pour sa part, déclaré le président de la compagnie pétrolière nationale libyenne, Choukri Ghanem.

Le cartel des exportateurs, qui produisent 40% de l’or noir du monde, s’inquiète du déclin de la demande de brut qui devrait se contracter, selon son rapport mensuel de mars, d’1 mbj en 2009 par rapport à l’an dernier et des risques de pression sur les prix du baril du fait de la récession économique mondiale.

Les ministres souhaiteraient voir les prix remonter à 75 dollars le baril, alors qu’ils tournent autour de 45 dollars après avoir chuté à 32,40 dollars en septembre et un pic précédent à plus de 140 dollars.

Les prix de l’or noir “sont encore à un niveau bas”, a d’ailleurs souligné dans son discours d’ouverture de la réunion le président en exercice de l’Opep, l’Angolais Jose Maria Botelho de Vasconcelos, tout en rappelant qu’ils avaient chuté de 90 dollars depuis la mi-juillet.

L’issue de la réunion restait toutefois incertaine, alors que les intentions de l’Arabie saoudite, chef de file du cartel et principal producteur mondial, n’étaient pas claires.

Le ministre saoudien, Ali al-Nouaïmi, a estimé qu’il fallait “équilibrer le marché” tout en ayant noté dans une interview au quotidien arabe al-Hayat que “toute nouvelle réduction de la production de l’Opep conduira à une hausse des prix du brut et empêchera une contribution à une relance de l’économie mondiale”.

Depuis septembre, l’Opep a décidé de retirer du marché un total de 4,2 millions de barils par jour pour enrayer l’effondrement des cours du brut. Et le plafond actuel, pour 11 des 12 pays membres (l’Irak n’est pas soumise à des quotas), est ainsi fixé à 24,84 mbj.

Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), l’Opep aurait appliqué à 80% son engagement de réduction mais dépasserait encore d’environ 900.000 barils/jour l’objectif qu’elle s’est assignée.

Aussi, le ministre koweïtien du pétrole, cheikh Ahmad Abdallah al-Sabah, a prôné un “meilleur respect des quotas” de production avant de décider une nouvelle baisse de l’offre. Le ministre vénézuélien a, lui aussi, plaidé en faveur d’un “respect plus strict des quotas”.

Par ailleurs, le vice-Premier ministre russe Igor Setchine, hôte de la réunion du cartel à Vienne, a indiqué à son arrivée que la Russie “réfléchira à rejoindre l’Opep lorsque l’Opep aura mis en application toutes ses décisions”, allusion aux différentes réductions de quotas de production décidées lors des derniers six mois.

La Russie, deuxième producteur mondial, a réduit l’an dernier sa production de 300.000 barils par jour, a-t-il ajouté.