Grève générale : incidents en Martinique, sortie de mouvement tendue en Guadeloupe

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Des personnes manifestent dans un centre commercial de Baie-Mahault (Guadeloupe) le 6 mars 2009 (Photo : Julien Tack)

[06/03/2009 23:32:31] FORT-DE-FRANCE (AFP) De violents incidents ont éclaté vendredi en Martinique autour du siège du collectif qui mène le mouvement de grève générale, dont l’homologue guadeloupéen maintenait la pression pour une application générale de l’accord sur une augmentation des bas salaires.

Des incidents ont éclaté dans l’après-midi sur la rocade de Fort de France, en marge d’une opération escargot menée par des chefs d’entreprise et agriculteurs contre le blocage de l’île depuis plus d’un mois. Des jeunes, y voyant une “povocation”, avaient pris à partie les manifestants et les gendarmes mobiles étaient intervenus, tirant des lacrymogènes.

Des accrochages sporadiques, jets de bouteilles contre tirs de lacrymogènes, se sont ensuite déplacés vers le centre ville, notamment aux abords de la Maison des syndicats, quartier général du “Collectif du 5 février”. L’avenue qui la borde était entrecoupée de feux de détritus et de cartons.

Le député-maire de Fort-de-France, Serge Letchimy (Parti progressiste martiniquais, PPM, app-PS), sur le terrain depuis le début de l’après-midi pour tenter d’apaiser les tensions, a été pris en charge par les pompiers à la Maison des syndicats “pour un malaise après avoir trop respiré de gaz lacrymogènes”, mais son état n’était pas jugé inquiétant.

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ère, le 5 mars 2008 à Saint-Denis-de-La Réunion (Photo : Richard Bouhet)

“C’est un représentant de la Nation ! Pourquoi les forces de l’ordre tirent-elles sur un député-maire ? Est-ce qu’elles feraient la même chose à Paris?”, a lancé l’un de ses adjoints, Luce Carnot, alors que la foule à l’intérieur de la Maison des syndicats, reprenait en coeur l’un des chant du mouvement “la Martinique n’est pas à vous, la Martinique est à nous”.

En Guadeloupe, où un accord de sortie de grève avait été trouvé dans la nuit de mercredi à jeudi après 44 jours de grève, le “collectif contre l’exploitation” LKP exigeait toujours la généralisation de l’accord salarial prévoyant 200 euros d’augmentation pour les bas salaires, rejeté notamment par le Medef.

Le ministère du Travail a annoncé le lancement de la procédure d’extension de l’accord et le Medef local, qui se dit victime de pressions du LKP, a estimé qu’il pourrait dans ce cadre faire valoir ses positions.

Mais Elie Domota, leader emblématique du LKP, avait prévenu dès jeudi soir qu’il n’entendait pas baisser la garde: “Soit ils appliqueront l’accord, soit ils quitteront la Guadeloupe. Nous sommes très fermes sur cette question là. Nous ne laisserons pas une bande de békés rétablir l’esclavage”.

Une référence aux descendants de colons blancs qui a ravivé le spectre de tensions raciales dans une île à l’histoire marquée par l’esclavage.

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é à Saint-Denis de la Réunion le 5 mars 2009 (Photo : Richard Bouhet)

Le préfet, Nicolas Desforges, a dénoncé des propos “inacceptables”, appelant au respect “des règles républicaines”.

Dans ce contexte, l’inquiétude et la fébrilité régnaient et une rumeur annonçant par SMS une grève des personnels de l’unique dépôt pétrolier insulaire a provoqué de longues files d’attente devant les stations services.

A La Réunion, dans l’océan Indien, des négociations ont débuté entre pouvoirs publics, patronat, élus et le Collectif contre la vie chère qui appelle à une grève générale reconductible à partir de mardi. L’objectif affiché par le préfet est de parvenir à un accord avant le début du mouvement.

“Il y a de la part du patronat la volonté de ne rien lâcher. C’est l’amplification du rapport de forces qui lui permettra d’entendre ce qui s’exprime dans la rue”, a déclaré à la presse Ivan Hoareau, secrétaire général de la CGTR, après cette première rencontre. Mais les discussions devaient se poursuivre samedi et dimanche.