Etats-Unis : la Fed garde son taux quasi zéro, veut rester active sur les marchés

[28/01/2009 21:40:15] WASHINGTON (AFP)

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ège de la FED à Washington le 8 octobre 2008 (Photo : Karen Bleier)

La Réserve fédérale des Etats-Unis (Fed) a annoncé mercredi le maintien de son taux directeur dans une fourchette allant de 0 à 0,25%, tout en signifiant sa volonté de continuer à stimuler l’économie en intervenant massivement sur les marchés de capitaux.

La conjoncture économique, notamment du fait “du ralentissement important de la demande mondiale” est susceptible d’imposer un maintien du taux directeur à ce niveau particulièrement bas pendant “un certain temps”, a indiqué le Comité de politique monétaire (FOMC) de la banque centrale à l’issue de deux jours de réunion à Washington.

Le Comité a précisé que la Fed allait continuer à racheter des titres, notamment des titres adossés à des créances hypothécaires, en quantité importante sur les marchés pour continuer de les dégripper.

Il a dit envisager aussi d’acheter des bons du Trésor à long terme lorsque les conditions pour de tels achats seront réunies.

La décision du FOMC arrive deux jours avant la publication de la première estimation du PIB américain pour le dernier trimestre 2008. Les analystes estiment que celui-ci a reculé de 5,4% en rythme annuel pendant ces trois mois d’automne, ce qui serait la plus forte baisse d’activité aux Etats-Unis depuis le premier trimestre 1982.

Le FOMC a également redit sa volonté de mettre en oeuvre son dispositif de soutien au crédit à la consommation annoncé en novembre, “pour permettre l’extension du crédit aux ménages et aux petites entreprises”.

Les décisions de la Fed ont été adoptées à l’unanimité des membres du Comité mois une voix, celle de Jeffrey Lacker, président de la Fed de Richmond.

Celui-ci, a relevé le communiqué final de la réunion, aurait préféré que la banque centrale rachète des bons du Trésor à long terme et abandonne les mesures de soutien ciblées au crédit.

Des achats par la Fed de bons du Trésor à long terme auraient pour conséquence de faire baisser les taux longs, qui n’ont pas baissé autant que les taux à court terme. Un recul de ces taux faciliterait l’effort d’investissement des entreprises et obligerait les opérateurs des marchés financiers à investir dans des segments plus rémunérateurs, car plus risqués.

Ils permettraient aussi de faciliter la tâche de l’Etat fédéral américain dont les besoins de financement énormes (eu égard au plan de relance de 825 milliards de dollars en discussion au Congrès) risquent de faire remonter les taux à long terme.