Les Européens veulent accélérer le projet de gazoduc Nabucco

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érence sur le projet de gazoduc Nabucco, le 27 janvier 2008 à Budapest (Photo : Ferenc Isza)

[27/01/2009 13:22:10] BUDAPEST (AFP) A la lumière de la récente crise du gaz entre Moscou et Kiev, les Européens ont défendu mardi à Budapest le projet de gazoduc Nabucco, encore en quête de financement, qui leur permettra de limiter la dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie.

Lancé en 2002, le projet vise à relier sur 3.300 km la mer Caspienne au centre de distribution européen de Baumgarten, en Autriche, en passant par la Turquie, la Bulgarie et la Roumanie.

Les délégués d’une douzaine de pays de transit ou fournisseurs potentiels ainsi que des représentants de l’Union européenne, réunis à Budapest, ont réaffirmé leur soutien à ce gazoduc qui doit permettre à partir de 2013 de diversifier l’approvisionnement en gaz de l’Europe.

Le président de la Commission européenne, Jose Manuel Barroso a, dans un message vidéo, réitéré “le soutien de la Commission” au projet, en notant que la “vulnérabilité énergétique” de l’UE, illustrée par la récente crise, “donnait une importance spéciale” à la conférence de Budapest.

Le Premier ministre hongrois, Ferenc Gyurcsany, hôte de la réunion, a réclamé le déblocage “dans les prochaines semaines” de 200 à 300 millions d’euros afin de pouvoir enfin lancer la construction même du gazoduc, dont le coût total est estimé à près de huit milliards d’euros.

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éunion sur le gazoduc de Nabucco, le 27 janvier 2009 à Budapest (Photo : Ferenc Isza)

Devant des journalistes, il a précisé que “cela n’était qu’un début” car il attendait un “soutien de l’ordre de 2 milliards d’euros de la part de l’Union européenne”.

“Il est également nécessaire de créer une direction internationale de Nabucco, qui regrouperait les dirigeants politiques des pays concernés”, a-t-il ajouté en tablant sur la signature d’un accord intergouvernemental entre la dizaine de pays impliqués “avant la fin juin”.

Le Commissaire européen à l’Energie, Andris Piebalgs, a, lui, précisé que le “texte final de l’accord intergouvernemental doit être finalisé pour fin mars, en parallèle avec les déclarations de soutien des participants au projet, pour que le gazoduc puisse être réalisé le plus tôt possible”.

Parlant au nom de la présidence semestrielle tchèque de l’Union européenne, le Premier ministre Mirek Topolanek a souligné que le projet qui a “le total soutien politique de l’UE” était un “projet de paix, de liberté et d’indépendance” pour tout le continent européen car il réduira la dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie. Il a cependant noté qu’il ne s’agissait pas d’un “projet anti-russe”.

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Projet de gazoduc entre la Russie et l’Ukraine

Le chef du gouvernement hongrois a par ailleurs invité la Banque européenne d’Investissement (BEI) et la Banque européenne de reconstruction et de développement (BERD), représentées à la conférence, à accorder rapidement des prêts au projet pour en accélérer la mise en oeuvre.

Le ministre turc de l’Energie, Hilmi Güler, dont le pays a récemment menacé de se retirer du projet pour protester contre la lenteur des négociations avec Bruxelles sur son adhésion à l’UE, n’a pas réitéré la menace mardi.

Il a néanmoins expliqué à la conférence que “la Turquie possède un système énergétique développé, qui peut suffire à ses demandes domestiques” tout en rappelant qu’elle “est engagée envers le projet Nabucco”.

Du côté des fournisseurs potentiels de gaz au futur gazoduc, le président azerbaïdjanais Ilham Aliev a noté que “l’harmonisation des intérêts de tous – pays fournisseurs, consommateurs et pays de transit – peut être atteinte s’il est possible d’assurer un approvisionnement stable, un transit garanti et un prix adéquat”.