Marché de la musique : le numérique ne suffit toujours pas à freiner la chute

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ée du Midem, au palais des Festivals à Cannes, le 18 janvier 2009 (Photo : Valery Hache)

[19/01/2009 12:38:21] CANNES (AFP) Le marché de gros de la musique en France a perdu 107 millions d’euros (-15%) en 2008 car l’effondrement des ventes de CD est toujours loin d’être compensé par les ventes numériques sur internet et téléphonie mobile, ont annoncé lundi les producteurs français.

C’est la sixième année de crise pour le marché de la musique, qui s’est effondré de moitié depuis 2002, a indiqué le Snep, le principal syndicat de producteurs français, lors de sa conférence annuelle au Midem à Cannes.

Le marché de gros hors taxes de la musique en France (vente des maisons de disques aux magasins) a représenté 606 millions d’euros l’an dernier, ce qui inclut les ventes physiques (CD et DVD) et numérique. Il se montait à 713 millions d’euros en 2007.

Au sein de ce total, les ventes de CD et DVD ont chuté de 132 millions d’euros (-19,9%) par rapport à 2007 et se montent à 530 millions d’euros.

Cette forte baisse est toujours loin d’être compensée par les ventes sur internet et les téléphones mobiles, qui connaissent certes une augmentation notable (+25 M euros, soit +49% par rapport à 2007) mais ne représentent que 76 millions d’euros sur les 606 du total.

En six ans, le marché de la musique en France a connu une saignée puisqu’il représentait 1,3 milliard d’euros en 2002, date du début de la crise, que les producteurs attribuent essentiellement au téléchargement pirate.

“Nous avons perdu en six ans plus que le chiffre d’affaires réalisé en 2008”, a indiqué le Snep, soulignant que la baisse entre 2002 et 2008 se montait à 696 millions d’euros, soit -53%.

Les producteurs de disques attendent maintenant l’adoption par l’Assemblée nationale de la loi antipiratage des oeuvres culturelles sur internet, dont ils espèrent qu’elle endiguera le piratage et permettra le décollage du téléchargement légal.

Ce projet de loi “Création et internet”, adopté par le Sénat fin octobre, pourrait être examiné par les députés “fin février”, voire “fin mars au plus tard”, a indiqué la ministre de la Culture, Christine Albanel, dimanche lors de l’ouverture du Midem.