La Banque européenne d’investissement : 68% de ses financements au secteur privé en Méditerranée

Pour la période 2007-2013, Bruxelles a confié à la Banque
européenne d’investissement (BEI) un nouveau mandat de prêts d’un montant de 8,7
milliards d’euros afin de promouvoir le développement économique de neuf pays du
Bassin méditerranéen (Algérie, Tunisie, Egypte, Gaza-Cisjordanie, Israël,
Jordanie, Liban, Maroc, Syrie), d’encourager le dialogue civilisationnel entre
les deux rives, au niveau institutionnel, mais aussi avec les représentants de
la société civile et de revitaliser les valeurs de la mobilité sociale,
conformément à une politique de relations privilégiées établie avec les Etats
bordant les frontières sud du vieux continent qui s’est imposé, grâce à un
soutien constant au secteur privé et aux infrastructures améliorant la vie
quotidienne des citoyens, comme le principal partenaire financier de la région
méditerranéenne, désireuse, plus que jamais, de s’arrimer au navire de la
mondialisation.

La FEMIP ou le long bras de la BEI

Opérationnelle avec un portefeuille de 7,3 milliards d’euros couvrant la
période 2002-2007, la Facilité euro-méditerranéenne d’investissement et de
partenariat (FEMIP), ensemble des instruments d’intervention de la BEI dans les
pays partenaires méditerranéens, est devenue un acteur de référence dans toute
la région du bassin de la mare nostras, disposant désormais, pour son mandat de
2007 à 2013, de fonds estimés à 8,7 milliards d’euros et de 2 milliards
provenant du budget communautaire relatif aux activités d’assistance technique
et de capital investissement, au service, suivant les recommandations du Conseil
européen, de l’ouverture, de la modernisation et de la compétitivité du tissu
industriel des Etats à la lisière sud du vieux continent.

Plus de 1.600 petites entreprises (réparties en Tunisie, au Liban, en
Jordanie, au Maroc, en Syrie) ont bénéficié de prêts de la FEMIP à travers les
banques locales. Toujours en faveur du secteur privé, moteur d’une croissance
durable et principal acteur de la démocratie du marché, répètent à l’envie les
experts de la BEI, 3% du montant total prévu en guise de soutien aux PME, ont
été affectés à des prises de participation dans le capital d’entreprises, comme
en Algérie ou à des fonds d’investissement au Liban, au Maroc et en Tunisie.

D’ailleurs, Monsieur de Fontaine Vive Curtaz, vice-président de la BEI, dans
un message publié à l’occasion du rapport annuel de la FEMIP, a mis l’accent sur
l’épuisement intégral des ressources disponibles consacrées aux entreprises
méditerranéennes, la présence active de l’institution dans la plupart des fonds
d’investissement opérant dans la région et le haut volume de contrats financés,
tout au long du mandat 2002- 2007, dans le domaine de l’assistance technique, ce
qui a fait de l’offre de prêts de la FEMIP, insiste le numéro 2 de la BEI, un
acteur de référence dans le renforcement des fonds propres des PME en phase de
croissance dans le bassin méditerranéen, l’émergence du secteur du
capital-investissement dans la région et la contribution, depuis l’année 2004,
au transfert d’expertise via la mise en place de 92 opérations techniques visant
les domaines des ressources humaines et de l’environnement d’un montant total de
63 millions d’euros financés grâce au budget de l’Union européenne.

La gestion de la FEMIP en association avec les Etats partenaires

Chaque année, Facilité euro-méditerranéenne d’investissement et de
partenariat, convie les ministres des Finances des Etats riverains concernés par
son activité, pour débattre des grandes orientations de l’année suivante,
appréhender ensemble les enjeux d’une mondialisation en recomposition constante
et essayer d’homogénéiser les contours d’une politique de développement fondée
sur la durabilité, la force de l’épargne et la formation continue.

Dans cette orientation, un nouveau comité consultatif a vu le jour en 2007,
réunissant des représentants de haut niveau des deux côtés de la méditerranée
dans le but de renforcer l’implication des pays du sud dans la gestion de la
FEMIP dont les expertises de terrain sur le tourisme par exemple ont permis
l’identification, dans les neuf sites partenaires de l’UE, de potentiels
inexplorés, notamment culturels, ce qui est de nature, indique le rapport annuel
de la BEI, à faire de la diversification des produits, un volet essentiel de la
stratégie des pouvoirs publics, en quête d’une valeur ajoutée de leurs activités
touristiques.

Finalement, le dialogue avec les institutions gouvernementales, le patronat
local, les milieux universitaires et les représentants de la société civile au
sud du bassin méditerranéen, demeure au cœur de l’action de la Banque européenne
d’investissement qui entend renforcer les acquis des dernières années en
s’employant, durant le mandat 2007-2013, à cibler la microfinance, à améliorer
les produits en phase de fonctionnement, à élargir la gamme des instruments
financiers de la FEMIP et à favoriser la mise en place de prêts en monnaie
locale et de fonds de garantie pour atténuer les risques supportés par des PME,
généralement les plus à même d’endiguer le flot des jeunes diplômés de
l’enseignement supérieur. Cette première année d’existence du comité
consultatif, instance de réflexion conjointe, a permis de définir, de l’avis de
beaucoup d’analystes, les stratégies sectorielles, de coller aux réalités
économiques de la région et de systématiser les partenariats entre les
établissements du nord et du sud.