Lido, Moulin Rouge… : les plumes et le French Cancan ne connaissent pas la crise

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ène de Pékin en janvier 2008 (Photo : Teh Eng Koon)

[30/12/2008 13:22:13] PARIS (AFP) Revendiquant un taux de remplissage proche des 100% chaque soir, les cabarets parisiens, références internationales des plumes et des frous-frous, du Lido au Moulin Rouge, en passant par le Crazy Horse et le Paradis Latin, se réjouissent à l’unisson de ne pas ressentir la crise.

Une seule observation commune, mais sans conséquence sur l’activité: depuis quelques années, les clients se décident moins longtemps à l’avance pour ces soirées d’exception, et les réservations tardives sont devenues fréquentes.

“Cela crée un peu de stress dans la gestion, mais chaque soir, la salle est pleine. Pour le moment, on ne ressent pas la crise, sans doute parce que c’est chez nous que l’on vient l’oublier!”, souligne Eric Lanuit, responsable de la communication du Lido, le temple des “Bluebell Girls” depuis 1946 sur les Champs-Elysées.

Lundi soir, 900 couverts pour le réveillon de la Saint-Sylvestre à partir de 580 euros le rond de serviette, avaient déjà été vendus et moins d’une centaine restaient disponibles.

“Un taux de réservation tout-à-fait normal. Ce sera complet sans aucun souci mercredi soir. Les semaines passées et les suivantes ont été très satisfaisantes, aussi. Il n’y a pas de baisse du chiffre d’affaires. Les privatisations du lieu par de grandes entreprises n’ont pas diminué non plus, au contraire”, précise M. Lanuit.

Le Moulin Rouge à Pigalle se porte tout aussi bien et les “Doris Girls” font virevolter jupons et frous-frous de plus belle: “Décembre et Noël ont été très positifs pour les comptes. Le 31 s’annonce très bien avec un taux de remplissage de 98% et il y a encore deux jours de réservation: nous serons plein comme d’habitude”, souligne la direction.

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ène du Crazy Horse le 25 octobre 2007 à Paris (Photo : Olivier Laban-Mattei)

Pour fêter la nouvelle année avec la Goulue et Toulouse-Lautrec, il faut débourser 570 euros, langouste, foie gras, carré de veau et champagne compris.

Temple du nu chic, le Crazy Horse et ses 300 places, a un carnet de réservation tout autant épargné. Le cabaret s’apprêtait à fêter la Saint-Sylvestre au caviar et au champagne avec trois shows le même soir à partir de 150 euros après un très bon mois de décembre.

“Depuis deux à trois ans, les réservations sont tardives, sans lien direct avec une quelconque frilosité économique mais grâce aux réservations à distance, principalement internet”, selon la porte-parole du cabaret.

Le Paradis Latin, qui fête une toute nouvelle revue (“Paradis à la folie!”) voit lui aussi la vie en rose, sa couleur fétiche.

Pour le réveillon, la formule “dîner-spectacle suivie d’une “soirée discothèque”, avec champagne à discrétion et petit déjeuner à 4H00 du matin, est facturée 350 euros. Le cabaret créé par Jean-Marie Rivière sur la Rive gauche fera, lui aussi, le plein.

“Les gens réservent moins longtemps à l’avance, pas plus de trois mois en général, mais ils sont bien là chaque soir”, observe le directeur général Harold Israël, précisant que 80% de la clientèle du Paradis Latin est française.

“La crise semble épargner nos lieux de rêve. On croise les doigts !”, conclut-il.