Plan de relance : Woerth prévoit un déficit à 79,3 milliards d’euros en 2009

[17/12/2008 23:50:22] PARIS (AFP)

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à Bruxelles (Photo : Dominique Faget)

Le ministre du Budget, Eric Woerth, a chiffré mercredi à l’Assemblée à 79,3 milliards d’euros le déficit budgétaire de l’Etat en 2009, en incluant les mesures de relance qui doivent être votées d’ici à janvier, contre 57,6 mds prévus jusqu’ici.

Le ministre a détaillé la facture budgétaire de la crise et du plan de relance devant les députés qui ont voté l’ensemble du projet de loi de finances 2009.

Les mesures fiscales du plan de relance annoncé par le chef de l’Etat vont coûter 9,2 milliards d’euros supplémentaires, a indiqué M. Woerth.

Annoncé le 4 décembre à Douai, le plan de relance prévoit 26 milliards d’euros essentiellement ciblé sur l’investissement.

Mais ce n’est pas fini. “Vous le savez, je présenterai en Conseil des ministres vendredi avec Patrick Devedjian (le ministre de la Relance) un collectif 2009, afin de traduire le volet dépenses du plan de relance”, a poursuivi M. Woerth devant les députés.

Ce collectif -également appelé projet de loi de finance rectificative- doit être voté par le Parlement début janvier.

“Ce seront 9,3 mds d’euros en faveur de l’investissement, des entreprises, de l’emploi et de la solidarité qui viendront s’ajouter au déficit”, selon M. Woerth.

“Il faudra enfin tenir compte des 3 mds d’euros nécessaires au financement du Fonds stratégique d’investissement. En l’incluant, le déficit budgétaire se monterait alors à 79,3 mds d’euros”, a-t-il conclu.

“C’est un montant sans précédent. Il est à la mesure des graves dangers que la crise mondiale fait peser sur notre économie. Mais il faut être très clair: ce n’est pas un chèque en blanc sur l’avenir”, a estimé le ministre.

“Le déficit public de 2009 atteindrait 3,9 points de PIB, mais le déficit 2012 serait toujours proche de 1 point de PIB”, a-t-il espéré.

Le président PS de la commission des Finances de l’Assemblée, Didier Migaud, a estimé que le déficit budgétaire total (Etat, Sécu, collectivités locales) allait frôler les “100 milliards d’euros”. Soit près de 5% du PIB, calcule-t-on dans son entourage.

“La France est rentrée dans cette crise beaucoup plus affaiblie que d’autres pays”, a-t-il estimé, en demandant de nouveau à la majorité de revenir sur le paquet fiscal de l’été 2007 (financement des heures supplémentaires, bouclier fiscal plafonnant l’impôt à 50% des revenus…).

Présenté fin septembre, le projet de budget ne prévoyait alors qu’un déficit d’un peu plus de 52,1 milliards d’euros, pour une prévision de croissance entre 1 et 1,5% en 2009.

Outre l’aggravation spectaculaire du déficit, la prévision de croissance a elle aussi été révisée à la baisse (entre 0,2% et 0,5%) par la ministre de l’Economie, Christine Lagarde, au Sénat en novembre.

Formellement, le projet de budget doit être définitivement adopté par le Parlement par un ultime vote au Sénat en soirée.