Automobile aux USA : accord de principe sur un plan de 15 milliards de dollars

[10/12/2008 21:43:52] WASHINGTON (AFP)

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ée à Toledo le 3 décembre 2008 (Photo : J.D. Pooley)

La Chambre des représentants américains pourrait se prononcer dès mercredi après-midi sur le plan de sauvetage des constructeurs automobiles, qui a fait l’objet d’un accord avec la Maison Blanche après plusieurs jours d’intenses négociations.

Le “Projet de loi sur le financement et la restructuration de ” a été mis en ligne sur le site internet de la Chambre, dont une commission devait se réunir en début d’après-midi pour en commencer l’examen. S’il est adopté, le texte, qui compte une quarantaine de pages, devra ensuite être approuvé par le Sénat.

“Il y a toujours des discussions avec le Sénat concernant le processus”, a déclaré lors d’un point presse Steny Hoyer, le chef de la majorité démocrate de la Chambre qui a ajouté: “Nous nous préparons à avancer vers le vote aujourd’hui”.

“Il y a une grande réticence a aider directement les constructeurs (…) mais l’impact sur l’économie serait très grave” en cas de faillite, a-t-il ajouté.

Le texte doit permettre de débloquer très rapidement 15 milliards de dollars en faveur des constructeurs General Motors (GM) et Chrysler qui ont averti qu’ils pourraient déposer leur bilan avant la fin de l’année. Ford, le troisième des “Trois grands” de l’industrie automobile américaine, a fait savoir qu’il n’a pas de problèmes de liquidités dans l’immédiat.

Les constructeurs avaient initialement réclamé 34 milliards de dollars d’aides pour les sauver de la faillite.

Le projet prévoit la nomination d’un administrateur chargé de surveiller la mise en place de mesures de restructuration par les constructeurs, qui devront avoir déposé un plan de redressement durable avant la fin mars. La presse américaine a baptisé ce futur administrateur “le tsar de l’automobile”.

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étaire général adjoint de la Maison Blanche, Joel Kaplan le 10 décembre 2008 à Washington (Photo : Chris Kleponis)

Le secrétaire général adjoint de la Maison Blanche, Joel Kaplan, a admis que convaincre les Républicains réticents ne serait pas facile. Mais il a souligné que l’administration allait s’y employer et que le président George W. Bush lui-même allait parler à certains Républicains.

Le président nommera le “tsar” aussi vite que possible, a ajouté M. Kaplan.

Le projet continuait à être combattu par une partie des républicains, à l’instar du sénateur John Ensign, partisan d’un dépôt de bilan des constructeurs non-viables.

“Nous sommes inquiets pour l’emploi, mais nous sommes inquiets aussi pour l’argent du contribuable”, a déclaré le sénateur à la presse, disant redouter que les fonds publics n’aillent s’investir dans un puits sans fond.

En l’absence de plan de restructuration, il n’est pas sûr que l’aide de l’Etat suffise à rétablir la compétitivité de l’industrie automobile américaine face à ses concurrents allemands et japonais “qui produisent des automobiles en Amérique”, a fait valoir le sénateur, qui a menacé de faire obstruction pour retarder le vote.

Les divergences entre la Maison Blanche et la majorité démocrate du Congrès portaient notamment sur une disposition obligeant les constructeurs-emprunteurs à signaler au “tsar” toute transaction ou investissement d’un montant supérieur à 25 millions de dollars. Ce seuil a finalement été relevé à 100 millions dans le texte soumis aux représentants.

Les constructeurs américains, pénalisés pour avoir trop longtemps assis leur stratégie sur des véhicules gourmands en essence, ont été gravement frappés par la crise financière qui a tari le robinet du crédit pour eux-mêmes et pour leurs clients.

Le plan est assorti de conditions rigoureuses envers les dirigeants des groupes concernés, qui devront limiter leurs salaires et leurs primes et revendre leurs jets privés.

Le syndicat de l’automobile UAW a exprimé son soutien au plan, estimant qu’il “apporte un soutien déterminant”.