L’Union du Maghreb, la foire pour y croire

A première foire maghrébine a été lancée le 26 novembre à
Alger, pour rassembler, durant 6 jours, 267 exposants des pays de la région sur
une surface totale de 12 100 m2. Avec seulement 11 entreprises, la participation
tunisienne n’était pas vraiment importante. 35 sociétés libyennes et 32
marocaines ont fait le déplacement. En ce qui concerne le pays hôte, 189
entreprises algériennes (147 du secteur privé et 42 du secteur public) ont
participé à cette foire. Des entreprises actives dans les secteurs de
l’agroalimentaire, de l’ameublement et de la décoration, de la sidérurgie, de la
mécanique, métallurgie, énergie, de la chimie et pétrochimie, des industries
électriques et électroniques, du bâtiment et des matériaux de construction, des
textiles, du cuir et prêt-à-porter et de l’artisanat s’exposeront ainsi dans le
Palais des expositions des Pins-Maritimes, à Alger.

Pour une foire qui se veut, selon un responsable algérien, «un espace
d’échange d’idées et d’expériences pour des éléments devant faciliter
l’intégration économique dans le Maghreb arabe». Le secrétaire général de
l’Union du Maghreb Arabe (UMA), et ancien ministre des Affaires étrangère
tunisien, M. Habib Ben Yahia, a affirmé que cet événement est «un pas important
vers la création d’un marché commun qui constitue un des instruments de l’unité
maghrébine». Mettant ainsi en relief, «la volonté des opérateurs économiques des
pays de la région de construire un partenariat inter-maghrébin basé sur la
complémentarité et l’échange de bénéfices ». Le ministre du Commerce algérien,
M. El-Hachmi Djaboub, ne dira pas autre chose, en affirmant que cette foire doit
justement permettre «une amélioration des échanges intermaghrébins». Il a
d’ailleurs profité de l’occasion pour annoncé que «l’Algérie va adhérer à la
zone arabe de libre-échange en 2009».

Habib Ben Yahia croit fermement que «les opérateurs économiques vont réussir
à donner une réalité à ce rêve maghrébin». Rappelant que «les dimensions de
cette manifestation ne sont pas seulement économiques il faut aboutir à un
marché commun». Interrogée sur les frontières terrestres toujours fermées entre
le Maroc et l’Algérie, le secrétaire général de l’UMA éludera : «C’est une
question qui doit être réglée entre les deux chefs d’Etat». Il fera même
remarquer, à regret, que «le taux des échanges est actuellement de 3%, c’est le
taux le plus faible dans les groupements régionaux».

Pourtant, Habib Ben Yahia rappellera que «si on commence l’intégration,
chaque pays peut gagner deux points de croissance supplémentaire, ce qui fait
20.000 emplois supplémentaires et le commerce extérieur peut être multiplié par
dix entre les pays maghrébins». Mais alors, s’agirait-il d’un appel à peine
voilé, adressé aux chefs d’Etats de la région ? Ben Yahia est catégorique : «Je
ne lance pas d’appel. Les chefs d’Etat sont conscients et ils ont à coeur le
projet maghrébin». Même si depuis le temps que l’on entend parler de ce
projet…

«Le moment est propice pour passer à l’action après vingt ans d’existence»,
conclura le secrétaire général de l’UMA… Et la prochaine édition de la foire
du Maghreb devrait avoir lieu en 2009 dans la capitale libyenne, Tripoli. En
attendant, il y a déjà une organisation chargée de gérer l’événement, l’Union
Maghrébine des Foires (UMF).