L’Opep maintient sa production inchangée, attend décembre pour une baisse

[29/11/2008 18:27:43] LE CAIRE (AFP)

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érien du pétrole Chakib Khelil, le 29 novembre 2008 au Caire (Photo : Cris Bouroncle)

L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a maintenu samedi au Caire ses quotas de production inchangés à 27,3 millions de barils par jour (mbj) et ouvert la porte à une réduction de son offre le 17 décembre lors de la réunion d’Oran, en Algérie.

“Pas de baisse de production” ce jour, a annoncé samedi le chef de la délégation libyenne, Choukri Ghanem, à l’issue de la réunion “consultative” de l’Opep au Caire.

“Les membres de l’Opep adhèrent à la décision” prise le 24 octobre de baisser leur quota global de production de 1,5 million de barils par jour à partir du 1er novembre, a déclaré le ministre algérien du pétrole, Chakib Khelil, qui préside l’Opep jusqu’à la fin de l’année.

En septembre, l’Opep avait aussi appelé à un plus strict respect de ses quotas, ce qui équivalait à une baisse de production de facto de quelque 500.000 barils par jour.

Dans son allocution à la fin de la réunion, M. Khelil a aussi fait valoir que “les ministres ont noté avec inquiétude la détérioration continue de l’économie mondiale” depuis le 24 octobre “et son impact sur la demande de pétrole, maintenant attendue bien plus en baisse qu’il y a un mois”.

L’Opep s’est “mis d’accord pour continuer à scruter de près les évolutions du marché pendant les deux semaines menant à la conférence du 17 décembre à Oran, en Algérie”, a-t-il précisé.

Les ministres ont aussi convenu de prendre toute action supplémentaire pour stabiliser le marché “le 17 décembre”, a-t-il conclu sa brève allocution, préparant le terrain à une nouvelle baisse de la production du cartel à cette date, la troisième en quatre mois.

Le secrétaire général de l’Opep, Abdallah el-Badri, a été encore plus clair en affirmant après la réunion qu’il y avait au sein de l’Opep “un consensus général pour une action” en faveur d’une baisse de production lors de “la prochaine réunion”.

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étrole Ali al-Nouaïmi, le 29 novembre 2008 au Caire (Photo : Cris Bouroncle)

D’après Raad Alkadiri, analyste de PFC Energy, l’Opep a donné des signes selon lesquels la baisse de production qui pourrait être envisagée le 17 décembre pourrait être de l’ordre de 1,5 à 2 millions de barils par jour.

M. El-Badri s’est contenté d’indiquer qu’il s’agirait “d’un chiffre conséquent”.

Les membres de l’Opep veulent agir pour tenter d’enrayer l’effondrement des prix du brut, qui ont perdu près de 70% depuis leurs records de juillet, tombant sous 50 dollars la semaine dernière, au plus bas depuis près de quatre ans.

Lors d’une conférence de presse après la réunion, M. Khelil a précisé que le respect des baisses de production de septembre et octobre était “bon” et se situait “autour de 85%”. “Tous les pays l’ont mise en oeuvre”, a-t-il insisté.

Abdallah el-Badri a lui parlé d’un respect de “100%” pour la réduction annoncée en septembre, et de chiffres divergeant entre 57% et 80% pour la seconde.

L’Opep a besoin de “plus de 80% d’adhésion aux quotas”, a-t-il souligné, appelant aussi “tous les pays (producteurs de pétrole) n’appartenant pas à l’Opep à réduire également leur production”.

Comme le roi Abdallah d’Arabie saoudite l’a fait plus tôt ce jour dans la presse, il a jugé qu’un prix de 75 dollars le baril serait “raisonnable”, soit bien plus que les quelque 50 dollars actuels.

Pour autant, vu la détérioration de l’économie, il n’attend pas de réel rebond des cours “avant la deuxième moitié de 2009”.

Pour le Qatar également, un plancher à 70 dollars est “nécessaire”, a déclaré son ministre du pétrole, Abdallah al-Attiyah, plus tôt.

“En dessous, (…) des projets pourraient être ajournés et il y aura peut-être une pénurie de production quand la demande repartira” après la crise, avait-il ajouté.

Les membres durs du cartel comme l’Iran ou le Venezuela ont besoin d’un prix encore plus haut pour équilibrer leur budget gouvernemental.