Quand Ibtissem fait du tourisme à Djerba


Par Ibtissem


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‘’C’est
durant les périodes de paix que l’on gagne les guerres’’, a dit je ne sais
plus qui. Depuis que je vais en vacances dans des hôtels dans notre beau
pays, je me dis que nous avons perdu la guerre depuis longtemps ; pourtant,
ce n’est pas l’arsenal des beaux et magnifiques hôtels, ni l’armée de
personnel bien formé, ni l’environnement protégé et géré –il n’y a, à ma
connaissance, aucun rejet direct d’eaux usées en mer sur toute la cote
tunisienne– qui manquent, mais c’est et ça sera toujours un manque viscéral
d’imagination qui touche ce secteur dont les impacts sont incommensurables
sur l’image de marque du pays et sa communication.

Prenons le cas de Djerba, ce magnifique site dont Ulysse vantait déjà les
qualités de cette population on ne peut plus paisible et non cannibale ;
malheureusement, ce magnifique site a été cannibalisé par un aménagement
touristique inadapté à l’environnement et il n’y a rien de plus triste que
de parcourir les rues de Houmt souk ; ville morte après 23h, et ensuite
d’aller dans des supers hôtels –un lit coûte à l’investissement plus de
100.000 dt aujourd’hui- où les derniers insomniaques errent comme des
zombies dans des couloirs luxueux … alors qu’à cette heure Malaga et
Torremolinos viennent tout juste de se réveiller avec des bourses se délient
jusqu’à l’aube.

Je veux bien croire que l’on attrape un surmenage de farniente et un beau
bronzage dans nos zones touristiques, mais ce sont nos puits de pétroles,
nos hôtels et il faudrait que les gens dépensent plus que leur all inclusive
; car pour dépenser, il faut que d’autres pensent à des solutions bien
pensées. D’ailleurs, pourquoi inventer si dans le monde d’autres ont créé et
inventé des solutions adéquates ?

 

Revenons à Djerba et ces pauvres touristes
parqués dans leurs hôtels et qui repartent sans avoir rencontré ni la
Tunisie ni les Tunisiens après s’être gavés de cuisine internationale
–inodore, incolore et sans saveur bien que, semble-t-il,
les autorités du Tourisme aient imposé au
moins un plat tunisien dans les selfs.