La diaspora tunisienne à l’étranger et l’emploi


Par Imededdine BOULAABA

Sous la houlette du
ministère du Développement et de la Coopération internationale, l’Agence
tunisienne de Coopération technique a organisé, le 24 juillet 2008, à la
Maison de l’Entreprise, dans sa 13ème édition,  la rencontre des
experts et des coopérants tunisiens exerçant à l’étranger afin de débattre
des mutations en cours dans le marché international de l’emploi, des
meilleurs procédés pour rendre le séjour de notre diaspora, dans les pays
hôtes, fructueux, valorisant pour les deux contractants et des
préoccupations des uns et des autres concernant les éventuels retours
définitifs et leurs implications socioprofessionnelles.

 

Dans son allocution de
bienvenue, M. Amor Jilani, Directeur Général de l’ATCT, a mis en exergue les
performances de ses services dont les accords bilatéraux avec les différents
pays du Golfe ont permis le placement actuellement de plus de 10.000
consultants et experts (issus principalement des milieux de l’éducation et
de la santé) dans ces contrés, ce qui est de nature, insiste-t-il, à
renforcer l’aura de la Tunisie sur la scène internationale, à raffermir les
principaux axes de la coopération Sud-Sud et à alléger le marché local de
l’emploi d’une pression de plus en plus vive des jeunes diplômés de
l’enseignement supérieur.

 


Encadrement et assistance
soutenue :


 

«L’une des principales
tâches de l’ATCT est d’informer, à travers ses représentations dans les pays
d’accueil et les traditionnelles rencontres organisées à l’intention de
notre diaspora de retour pendant les vacances, nos coopérants, partis dans
le cadre des relations de partenariat, de l’évolution de la situation
économique de leur pays, des restructurations en cours dans le domaine de
l’enseignement et des défis inhérents à la concurrence accrue dans les
échanges internationaux», a déclaré M. Mohamed Nouri Jouini, ministre du
Développement et de la Coopération internationale, qui a rappelé, dans son
discours d’ouverture de la séance plénière, la volonté de la Tunisie, depuis
son indépendance, de mobiliser ses compétences humaines et institutionnelles
au service de la solidarité régionale et internationale, de s’occuper encore
davantage de ses cadres à l’étranger en assurant des sessions de formation
et de perfectionnement adaptées aux besoins spécifiques des pays employeurs
et d’impliquer enfin cette fine fleur de nos ressources humaines, dit-il,
dans la résolution de l’équation de l’emploi dans le pays à travers le
transfert des connaissances et des technologies, pépinières des industries
innovantes, porteuses d’avenir et de croissance.

 

La colonie d’experts et
de coopérants tunisiens disséminés dans la région du Golfe est en mesure,
conclut le ministre, d’ouvrir des perspectives prometteuses pour leurs
concitoyens talentueux, désireux de s’expatrier et de s’engager dans un
cadre de partenariat où la profitabilité, la performance et la mutualisation
des objectifs sont érigées en principes directeurs. Pour la Tunisie, ajoute
le ministre, la prochaine décennie va être cruciale avec l’arrivée, chaque
année, de 80 à 90 mille jeunes diplômés sur le marché du travail, ce qui va
appeler l’ATCT à redoubler d’efforts pour l’identification de nouvelles
zones de placement des compétences du pays dont le séjour à l’étranger est
non seulement une source de devises pour la communauté nationale mais aussi
une occasion, pour eux, d’aider l’Etat à relever le défi de l’employabilité.

 


Formation et crédibilité 


 

«L’harmonisation des
programmes universitaires tunisiens avec les standards internationaux (LMD,
compétence, savoir…) est le meilleur moyen d’assurer une meilleure
employabilité de nos cadres à l’étranger, d’investir le marché des pays
d’affectation dotés des principaux atouts compétitifs et de coller aux
mutations de l’économie mondiale et d’un marché de l’emploi où la place est
désormais à la mobilité, la redevabilité et la traçabilité», affirme Madame
Nejla Ben Romdhane, chargée de mission auprès du ministre de l’Enseignement
supérieur, qui a explicité, pour l’ensemble de l’assistance, le programme
d’appui à la qualité (acquisition de logiciels, d’outils pédagogiques
performants…) mis en place à l’intention des universitaires désireux de
renouveler leur enseignement, d’entreprendre une démarche académique
innovante et d’instaurer la culture du management et de l’entrepreneuriat
dans les différents départements de l’université tunisienne.

 

Tout au long des débats
qui ont émaillé la séance matinale, les participants ont appelé l’Agence
tunisienne de coopération technique à assurer des réunions d’information au
profit des nouveaux coopérants, le plus souvent déconnectés des réalités
socioculturelles des pays employeurs, à affiner encore davantage la jonction
entre les marchés internationaux de l’emploi et les opérations de
recrutement des compétences tunisiennes et à fédérer l’élite installée à
l’étranger autour d’un programme national visant à l’ancrage, dans la
société, des valeurs de la concurrence, de l’effort, de la liberté, de la
curiosité et de la mobilité, ce qui est de nature à recréer, insiste l’un
des intervenants, de nouveaux challenges, à revitaliser les liens sociaux, à
libérer les forces du progrès et à aiguiser le goût du neuf chez les
générations montantes.