Un nouveau plan de reprise de Gandrange présenté par le groupe italien Carlo Tassara

 
 
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L’entrée du site lorrain d’ArcelorMittal, à Gandrange (Photo : Jean-Christophe Verhaegen)

[24/04/2008 13:59:07] METZ (AFP) Le PDG du sidérurgiste italien Carlo Tassara, Romain Zaleski, a présenté mercredi à l’Elysée un plan de reprise de l’aciérie de Gandrange élaboré avec la mairie d’Amnéville (Moselle) et le conseil général de la Moselle, a-t-on appris jeudi auprès de ces collectivités locales.

Ce nouveau plan a été soumis par téléphone à Henri Guaino, conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, qui “doit maintenant convaincre Lakshmi Mittal (le patron indien d’ArcelorMittal, propriétaire de l’usine mosellane, ndlr) qu’il peut être mis en oeuvre sans heurts”, a indiqué Alain Stahl, directeur du cabinet du maire (UMP) d’Amnéville.

“Il s’agit d’une offre d’achat amicale de l’aciérie électrique et du train à billettes (TAB, installation de laminage) que M. Mittal a décidé de fermer d’ici à 2009”, a précisé Alain Grenaut, un ancien directeur de l’usine mosellane chargé par M. Zaleski du volet technique du plan.

“L’activité de l’aciérie et du TAB serait réorientée vers les aciers haut de gamme pour ne pas concurrencer directement les autres usines européennes d’ArcelorMittal”, a-t-il ajouté.

Le plan de M. Zaleski, auquel la CGT et la CFE-CGC sont favorables, prévoit que Carlo Tassara, Amnéville et le conseil général de Moselle entrent au capital d’Unimetal, la maison-mère de Gandrange et filiale d’ArcelorMittal.

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Photo prise le 09 février 2008 devant le site ArcelorMittal de Gandrange lors d’un rassemblement en soutien aux ouvriers du site (Photo : Jean-Christophe Verhaegen)

La mairie d’Amnéville, sur le territoire de laquelle se trouve une partie de l’usine mosellane, serait prête à apporter 15% du capital de la structure qui reprendrait Gandrange tandis que le conseil général s’engagerait à hauteur de 3%, a affirmé une source proche de la présidence de l’assemblée départementale.

Amnéville (10.000 habitants) est l’une des communes les plus riches de France avec des actifs évalués à 200 millions d’euros et un budget annuel de 23 millions d’euros.

Le reste du capital pourrait être apporté par Romain Zaleski, démissionnaire du conseil d’administration d’ArcelorMittal mais toujours détenteur de 3% des parts du groupe, et deux sidérurgistes allemands, les Badische Stahlwerke de Kehl, aciéries électriques spécialisés dans les barres de béton armé et le fil laminé, et le groupe GeorgsMarienhütte d’Osnabrück, qui produit des aciers polis et d’outillage.

Lundi, le PDG d’ArcelorMittal, Lakshmi Mittal, a affirmé pour la première fois que “la porte de Gandrange” n’était “pas fermée”, soulignant que son groupe était prêt à étudier toutes les opportunités d’investissement sur le site mais sans souhaiter sa vente.

M. Stahl a également indiqué qu’il avait demandé au président de la commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale, le député (UMP) Patrick Ollier, une nouvelle audition de M. Mittal.

Entendu en juin 2006 au moment de la fusion entre Mittal Steel et Arcelor, M. Mittal avait notamment affirmé qu'”il n’y aura pas de suppressions d’emplois en France”. Début avril, ArcelorMittal a confirmé la suppression de 575 emplois des 1.108 du site d’ici à 2009.

“L’autre alternative consisterait pour Amnéville de préempter le site de Gandrange, comme l’y autorise le droit local d’Alsace-Moselle. Mais nous préférerions avoir ArcelorMittal comme partenaire”, a encore dit M. Stahl.

Ces manoeuvres en sous-main se déroulent alors que la cour d’appel de Metz doit examiner le 29 avril une demande de la CGT de Gandrange visant à faire reprendre de zéro la consultation du personnel sur la fermeture partielle du site.

 24/04/2008 13:59:07 – © 2008 AFP