Les dirigeants nord-américains, réunis en sommet, défendent le libre-échange

 
 
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Les présidents américain et mexicain George W. Bush et Felipe Calderon, le 21 avril 2008 à La Nouvelle-Orléans (Photo : Saul Loeb)

[22/04/2008 06:06:33] LA NOUVELLE-ORLEANS (AFP) George W. Bush et son homologue mexicain Felipe Calderon ont résolument défendu le libre-échange lundi, au début d’un sommet des dirigeants nord-américains immédiatement parasité par la campagne présidentielle aux Etats-Unis.

Même si le sujet n’est pas inscrit au programme officiel des entretiens de deux jours entre les présidents américain et mexicain et le Premier ministre canadien Stephen Harper à La Nouvelle-Orléans (Lousiane, sud), M. Calderon s’est fait l’ardent avocat de l’accord de libre-échange entre leur trois pays, critiqué chez chacun mais surtout remis en cause par les candidats démocrates à la présidentielle américaine.

L’Accord de libre-échange nord-américain (Alena) “a fait l’objet de critiques récemment, mais je ne crois pas que les gens se rendent compte du nombre de bienfaits que l’Alena a apporté à la fois aux Etats-Unis et au Mexique. Je peux dire que des centaines de milliers d’emplois ont été créés des deux côtés de la frontière”, a dit M. Calderon.

Depuis que l’Alena, “un accord que je soutiens fermement, est entré en vigueur, le commerce entre les Etats-Unis, le Mexique et le Canada a plus que triplé et nos économies ont crû de plus de 50%”, a dit M. Bush.

Les attaques des deux candidats à l’investiture démocrate, Hillary Clinton et Barack Obama, contre l’Alena, un des plus importants accords de libre-échange au monde, étaient dans tous les esprits au quatrième sommet des trois “amigos”, le dernier de M. Bush.

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La sénatrice de New York et candidate à la Maison Blanche Hillary Clinton,en campagne à Harrisburg, le 21 avril 2008 (Photo : Robyn Beck)

Les deux démocrates envisagent de renégocier, voire de dénoncer l’Alena, un accord supprimant la plupart des obstacles au commerce et à l’investissement et faisant de l’Amérique du Nord une gigantesque zone de libre échange de centaines de millions de personnes.

Dans une période où les difficultés économiques arrivent en tête des préoccupations des Américains avant la présidentielle, les deux démocrates accusent l’Alena d’avoir coûté des millions d’emplois depuis son entrée en vigueur en 1994, sous Bill Clinton.

Plus généralement, c’est la libéralisation des échanges qui inquiète.

M. Bush a plaidé avec force pour la ratification par le Congrès d’un autre accord de libre-échange, avec la Colombie, sérieusement remis en question par le Congrès, où les démocrates sont majoritaires.

Cet accord est “mort” si la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, ne revient pas sur sa décision de le “bloquer”, a-t-il dit, dénonçant les pratiques politiciennes “mesquines”.

L’Alena a ses opposants aussi au Canada et au Mexique, premier et troisième partenaires commerciaux des Etats-Unis.

Il n’est pas certain que MM. Calderon et Harper, eux-mêmes partisans de la libéralisation, puissent obtenir beaucoup d’assurances auprès de M. Bush, qui n’a plus que neuf mois à la Maison Blanche et dont la capacité d’action semble restreinte.

Les trois dirigeants ont eu des entretiens à deux les uns avec les autres avant de dîner ensemble et de poursuivre leurs travaux à trois mardi.

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Les présidents du Mexique Felipe Calderon (g), des Etats-Unis George W. Bush et le Premier ministre canadien Stephen Harper, le 21 avril 2008 à la Nouvelle Orléans (Photo : Saul Loeb)

MM. Calderon et Bush ont parlé de lutte contre les trafics de drogue et d’armes, de crime organisé, d’immigration. M. Harper a laissé entendre avoir soulevé avec M. Bush la question des entraves à la circulation des biens et des personnes posées par le renforcement des contrôles américains aux frontières.

Il a aussi évoqué le changement climatique.

Le sommet des dirigeants nord-américains est habituellement davantage le lieu où renforcer une coopération très technique. MM. Bush, Calderon et Harper devaient discuter d’harmonisation des règlements dans le secteur automobile ou d’application rigoureuse des textes contre les produits piratés.

Mais la présidentielle n’était jamais vraiment loin. M. Calderon a dit qu’au dîner de lundi, il lancerait les invitations au prochain président pour le sommet de 2009 dans son pays.

 22/04/2008 06:06:33 – © 2008 AFP