[09/02/2008 10:55:55] NEW YORK (AFP) Ayant désormais intégré la morosité de la situation économique aux Etats-Unis, Wall Street devrait se tranquilliser quelque peu la semaine prochaine et réagir avec de moins en moins de volatilité aux mauvaises nouvelles, qui ne devraient pas manquer à l’appel. “Le marché boursier a continué de perturber et de frustrer la plupart des investisseurs car il bondit puis dévale sans raison apparente”, relève Al Goldman, analyste d’AG Edwards. Oubliant aussitôt son bond de la semaine dernière, qui était le plus fort depuis près de cinq ans, l’indice vedette de la Bourse de New York, le Dow Jones Industrial Average, a fait marche arrière, reperdant 4,40% sur la semaine écoulée pour finir vendredi à 12.182,13 points. C’est sa baisse hebdomadaire la plus importante depuis mars 2003. La semaine n’a pas été meilleure pour l’indice Nasdaq, à forte composante technologique, qui a lâché 4,50% à 2.304,85 points vendredi à la clôture. L’indice élargi Standard and Poor’s 500 a glissé de 4,60%, à 1.331,29 points. Contrairement à d’habitude, le marché obligataire n’a pas tiré profit de ce nouveau décrochage boursier. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans, qui évolue en sens contraire du prix des obligations, est monté à 3,654%, contre 3,600% vendredi dernier, et celui à 30 ans à 4,439% contre 4,318%. Après des mouvements soudains en début de semaine, notamment un plongeon de 3% mardi sous le coup d’une réaction exacerbée à la publication d’une contraction de l’activité dans les services en janvier, les analystes parient sur un retour au calme. “Cela va encore être une nouvelle semaine de grandes inquiétudes sur la santé de l’économie”, considère Peter Cardillo, analyste d’Avalon Partners. Mais “il va y avoir moins de volatilité que cette semaine”, assure Art Hogan, analyste de la maison de courtage Jefferies. Pourtant les quelques indicateurs macroéconomiques attendus devraient mettre à vif les principales angoisses du marché: une baisse de la consommation (ventes de détail, mercredi, et indice de confiance des consommateurs, vendredi), un ralentissement de l’activité (production industrielle, vendredi), la peur d’une inflation persistante qui empêcherait la Réserve fédérale de se montrer encore davantage déterminée dans sa politique d’assouplissement monétaire (prix à l’importation, vendredi). “Les indicateurs économiques la semaine prochaine vont renforcer l’idée que l’économie s’est essoufflée sur les premiers mois de 2008”, anticipent d’ores et déjà Brian Bethune et Nigel Gault, économistes de Global Insight. “Même si de nouvelles mauvaises nouvelles sont publiées, le marché y réagira de moins en moins, car il y a déjà eu beaucoup de dégâts et c’est déjà intégré dans le prix des actions”, qui est devenu très bas, estime M. Hogan. Selon M. Hogan et Marc Pado (Cantor Fitzgerald), le fait que Wall Street ait clôturé en hausse jeudi, malgré des prévisions décevantes de l’équipementier Cisco et des faibles ventes du géant de la distribution Wal-Mart, est le signe que le marché va réagir de moins en moins de manière épidermique aux signaux négatifs sur l’économie. De plus, “vu que la Réserve fédérale a déjà baissé ses taux d’intérêts (de 1,25 point en janvier à 3%, ndlr) et que cela va prendre du temps avant d’avoir un impact, les chiffres économiques de janvier ne vont de toute façon pas intégrer leur effet”, ce qui va réduire leur signification sur l’état actuel de l’économie américaine, considère également M. Pado. Quelques résultats d’entreprises ponctueront encore la semaine, avec en tête General Motors et Coca-Cola. “Ils devraient avoir un impact sur le titre de ces groupes, mais pas sur le marché dans son ensemble”, juge M. Pado. “Nous savons déjà que l’économie ralentit encore au premier trimestre, que les groupes réduisent leurs prévisions. Donc, si par exemple GM dit la même chose, cela ne va pas faire tomber le marché”, argumente l’analyste. |
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