700 suppressions d’emplois possibles chez ArcelorMittal, consternation en Moselle

 
 
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[10/01/2008 20:30:35] METZ (AFP) Salariés et syndicats de l’aciérie ArcelorMittal de Gandrange (Moselle), qui ont appris une possible suppression de 700 emplois dans leur usine, se préparaient jeudi, consternés, à une “réorganisation” du site qui doit leur être annoncée la semaine prochaine.

“Si c’est vrai, c’est incompréhensible”, déclare Marcel G., un lamineur de 53 ans employé depuis 23 ans dans l’usine. “La demande mondiale d’acier n’a jamais été aussi forte et les bénéfices d’ArcelorMittal aussi élevés. Et on voudrait fermer Gandrange?”, ajoute-t-il abasourdi.

Mercredi soir, la CFDT avait annoncé la fermeture d’ici à avril 2009 de l’aciérie électrique et du train à billettes cylindres de métal) qui pourrait conduire à la suppression de 700 des 1.000 emplois du site, vendu en 1999 pour le franc symbolique à Lakshmi Mittal.

L’industriel est devenu entre-temps le patron d’ArcelorMittal et le premier aciériste mondial (320.000 salariés).

Seul le laminoir à couronnes et barres et le centre de recherches seraient conservés dans l’établissement, affirmait le syndicat dans un communiqué fondé sur “une rumeur aux présomptions de véracité fortes”.

Le directeur général du site, Bernard Lauprêtre, a affirmé qu'”il n’y avait pas de plan pour fermer Gandrange”, sans autre commentaire.

La direction a convoqué pour le 16 janvier un comité d’entreprise (CE) extraordinaire sur la “réorganisation du site de Gandrange” et ses “conséquences sociales”.

Jeudi, une intersyndicale CGT-FO-CFDT-CFTC-CGC constituée dans l’urgence a appelé à la grève pendant le CE. Ses représentants ont rappelé qu’en décembre, le directeur financier du groupe, Gonzalo Urquijo, avait annoncé un “plan de sauvegarde” pour Gandrange.

“Ce plan devait être mis en oeuvre à la suite des mauvais résultats du site”, précise Didier Zint, responsable de la CFDT-sidérurgie en Lorraine. L’usine de Gandrange aurait perdu 36 millions d’euros en 2007, a indiqué sous le couvert de l’anonymat un cadre à l’AFP.

“Si 700 emplois sont supprimés, ce sont 1.500 emplois de sous-traitance qui sont menacés”, ajoute Marc Barthel, responsable CGT d’ArcelorMittal France. “Et que va faire la Sollac (Société lorraine de laminage continu, 3.000 salariés) des 300.000 tonnes de fonte qu’elle livre chaque année à Gandrange depuis ses hauts-fourneaux de Hayange?” (Moselle), s’interroge-t-il.

L’inquiétude et la colère étaient également palpables chez les élus de la région. “Mittal s’était engagé à maintenir l’emploi en reprenant Arcelor en 2006”, s’est indignée Aurélie Filippetti, députée et porte-parole du groupe PS à l’Assemblée nationale.

Elle a dit avoir demandé au Premier ministre, François Fillon, de lui donner “les informations qu’il détenait sur la stratégie de Mittal en France, et particulièrement en Lorraine”.

La députée européenne (UDF-ADLE) Nathalie Griesbeck a invité les élus de la région à “se mobiliser (…) sur un dossier qui engage l’avenir économique” de la Moselle tandis que Jean Kiffer, maire (UMP) de la commune voisine d’Amnéville (10.000 habitants), a proposé de créer une société d’économie mixte “qui construirait, après avoir rasé la vieille carcasse complètement pourrie et irrécupérable (de l’usine actuelle, ndlr), une aciérie électrique nouvelle”.

Dans un quotidien allemand jeudi, M. Mittal a dit s’attendre à ce que la demande d’acier reste élevée en 2008. Pour l’exercice en cours, la Fédération internationale de l’acier prévoit une hausse de 6,8% de la demande mondiale.

Au troisième trimestre 2007/2008, ArcelorMittal a enregistré un résultat net de 2,96 milliards de dollars, en hausse de 35,6%.

 10/01/2008 20:30:35 – © 2008 AFP