Tourisme : Le gros-œuvre et l’architecte d’intérieur !


Par Maryam OMAR

Dans un bâtiment, ce qui fait
l’unité et l’harmonie, c’est à la fois la solidité du gros-œuvre (les
fondations, les murs, la menuiserie…) et l’aboutissement de l’architecture
d’intérieur (l’équipement, l’agencement, la finition…). Et c’est cette unité
et cette harmonie qui manquent au tourisme tunisien au moment où ses
infrastructures sont de plus en plus solides et où sa qualité de services et
de commercialisation semblent inaptes à en relever les défis.

 

Saisissant l’urgence de la situation, le chef de l’Etat vient d’inspirer une
série de mesures pour donner du brio au tourisme tunisien, dont
l’amélioration de la stratégie de commercialisation, particulièrement dans
les principaux marchés traditionnels par l’adoption de contrats par
objectifs avec les grands tour-opérateurs et pour attirer les touristes haut
de gamme. Il a également appelé à l’accélération du rythme de réalisation du
programme de mise à niveau des unités hôtelières pour inciter à garantir la
qualité du produit et du service touristiques.

 

Une perche tendue vers les professionnels pour les inciter aux
investissements incontournables dans ce double chapitre, car nous savons
tous qu’un hôtel, aussi cossu soit-il, n’a aucun sens s’il n’est pas
accompagné de cette indicible capacité à faire sentir à chaque touriste
qu’il est unique. C’est ce que font déjà les acteurs du tourisme à Ibiza, au
Maroc, en Turquie, en Egypte…

 

L’invincible Achille, mythique roi des Myrmidons, n’était vulnérable qu’à
l’un de ses talons et il a quand même fini par périr par la flèche de Pâris.
Le tourisme tunisien, quant à lui, en plus de ne pas être invincible,
souffre de deux talons… d’Achille (services et commercialisation) et si ses
acteurs ne reprennent pas du poil de la bête, leurs innombrables concurrents
leur arracheront des mains leurs parts de marché.