Cas d’entreprise : Servicom, la PME qui accoucha d’un groupe

Cas d’entreprise: Servicom, la PME qui accoucha d’un groupe

Par Mohamed BOUAMOUD

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famille ne s’agrandit pas si l’on se contente de l’aînée. Tel semble être
dès le départ le credo de cette PME lancée en 2003 avec un capital initial
de 20 mille dinars. Un chiffre d’affaires de 200 mille dinars la première année, l’entreprise a plutôt choisi de réinvestir pour
s’agrandir.

 

Comme l’affirme son initiateur, M. Majdi Zarkouna, la dépendance
vis-à-vis d’un seul client fait tout le temps frémir d’inquiétude à l’idée
que si l’un tombe, l’autre bascule à son tour. Car SERVICOM a été créée avec
pour vocation la fourniture de services en télécommunications. Par
conséquent, son seul client, à sa création, était –et est encore– Tunisie
Télécoms pour laquelle elle assure extension et entretien du réseau fixe en
cuivre et/ou en fibres optiques. Mais en développant ses services (entretien
et extension du réseau téléphonique fixe, des réseaux en fibres optiques,
conseils en télécommunications, installation de réseaux sans fil – WIFI), SERVICOM en arriva à séduire d’autres clients tels que
l’AFI, Alcatel
et des promoteurs immobiliers.

 

Née avec l’enthousiasme et la rigueur de deux ingénieurs diplômés des
grandes écoles françaises, l’entreprise, qui intéressa petit à petit
des institutions financières comme l’ATB et des personnes physiques, misa sur une
équipe qualifiée et polyvalente, mais aussi sur un objectif de qualité de
services, non sans un sens scrupuleux du délai, selon le management de
l’entreprise. Un tel esprit
ne peut qu’être payant. En témoigne le chiffre d’affaires qui, de 2,3
millions de dinars en 2005, il atteindra les 6 millions de
dinars, parallèlement le capital passera à son tour, en janvier 2007, à
1.358.000 dinars.

 

2005 verra la naissance de la première filiale, Servitra, une entreprise de
travaux publics multidisciplinaire (pose de canalisations tous types,
réseaux de transport et de distribution de gaz, éclairage public moyenne et
basse tension, travaux de fonçage et de fouille sans tranchées, réalisation
de postes de transformation, réalisation d’installations électriques de
bâtiments, pose de canalisations pour réseaux de télécommunications en
cuivre et fibres optiques…).

 

Parmi ses clients, elle compte l’ONAS (canalisations d’assainissement), la
SONEDE (stations de pompage, eaux usées, eaux potables…) et quelques CRDA
(alimentation en eaux potables notamment pour les zones rurales).

 

De 700 mille dinars, SERVITRA ambitionne de porter son chiffre d’affaires en
2008 à cinq millions de dinars.

 

Fort de son succès, le groupe lance en 2006 la Société SERVITRADE qui va
hériter, en exclusivité, du nom du géant japonais Hitachi spécialisé dans le
domaine du chauffage et de la climatisation. Cette filiale ciblera la
clientèle résidentielle (maisons, appartements…), commerciale (boutiques,
restaurants…) et tertiaire (bureaux, administrations, hôpitaux, hôtels…), SERVITRADE
aura pour client des noms comme Champion, Monoprix, des hôtels et
des industriels, de même que certains grands laboratoires. C’est que le créneau
est d’autant plus sollicité que les centrales de climatisation seront
l’avenir des grands bâtiments en raison de l’économie d’énergie (jusqu’à
40%) que celles-ci assurent, selon M. Zarkouna. L’entreprise devra atteindre
en 2007 un chiffre d’affaires de 1,25 million de dinars
et se fixe l’objectif de le multiplié par 2 en 2008.

 

La dernière naissance du groupe s’appelle SERVIPRINT, une filiale qui se
spécialise dans l’imprimerie numérique pour petits et grands formats, noir et blanc et
couleurs sur différents types de supports, y compris l’habillage
des véhicules et les bâches publicitaires, entre autres services.

 

Son gérant pense qu’elle est encore très petite. Mais Dieu sait si elle ne
va pas, à son tour, accoucher d’une petite montagne.


M.B.