Dominique Strauss-Kahn, favori pour diriger le FMI, à Buenos Aires

 
 
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Dominique Strass-Kahn à Sarcelles le 17 juin 2007 (Photo : Olivier Laban-Mattei)

[03/09/2007 16:59:04] BUENOS AIRES , 3 sept 2007 (AFP) Le Français Dominique Strauss-Kahn, favori pour prendre la direction du Fonds monétaire international (FMI), a entamé lundi à Buenos Aires une série de rencontres avec les dirigeants argentins, très critiques sur le rôle de cette institution internationale dans leur pays et dans la région.

L’ancien ministre socialiste de l’Economie a débuté lundi matin un entretien avec le ministre argentin de l’Economie, Miguel Peirano, avant de rencontrer plus tard dans la matinée le président de la Banque centrale, Martin Redrado. Un entretien avec le président Nestor Kirchner, péroniste de gauche et critique féroce du FMI, devait avoir lieu en fin d’après-midi. Les dirigeants argentins, et le président Kirchner en tête, n’ont jamais caché leur rancoeur à l’égard d’une institution qu’ils accusent d’avoir favorisé la débacle économique du pays en 2001-2002.

L’Argentine a d’ailleurs remboursé par anticipation et en une seule fois en janvier 2006 sa dette à l’égard du Fonds, en signant un chèque de 9,5 milliards de dollars, afin de retrouver une totale indépendance.

Les dirigeants argentins n’ont fait aucun commentaire avant l’arrivée de M. Strauss-Kahn, mais la presse locale soulignait lundi que cette visite serait l’occasion pour Buenos Aires de réitérer ses critiques et de réaffirmer sa volonté d’indépendance.

Le souci de réforme affiché par l’ancien ministre français et sa volonté que le FMI prenne mieux en compte les pays émergents sont néanmoins des éléments qui permettront aux dirigeants argentins de l’accueillir en toute cordialité, selon la presse.

Le FMI a de nouveau fait débat en Argentine en marge des négociations menées avec le Club de Paris pour le remboursement de la dette argentine, qui s’élève à 6,5 milliards de dollars et pour lequel un accord préalable avec le Fonds est requis par les créanciers publics de Buenos Aires. Le gouvernement argentin a néanmoins catégoriquement rejeté cette hypothèse comme l’a encore rappelé la semaine dernière le ministre des Affaires étrangères, Jorge Taiana.

“Un accord avec le Club de Paris ne peut en aucune manière être conditionné à l’opinion et à la politique du FMI”, avait déclaré le ministre à son homologue japonais Taro Aso, dont le pays est un des membres du Club de Paris, qui regroupe aussi l’Union européenne et les Etats-Unis.

En tournée dans d’autres pays sud-américains, Dominique Strauss-Kahn a assuré avoir reçu le soutien du gouvernement bolivien. “Je veux remercier la Bolivie de l’appui qu’elle apporte à ma candidature” a déclaré vendredi soir l’ancien ministre français à la suite d’une réunion avec le vice-président Alvaro Garcia Linera au palais présidentiel.

L’ancien ministre français avait été reçu la veille au Chili par la présidente Michelle Bachelet.

“M. Strauss-Kahn réunit toutes les conditions nécessaires pour remplir la fonction de directeur du FMI et le gouvernement chilien apprécie sa candidature”, avait indiqué ensuite un communiqué du ministère des finances.

 03/09/2007 16:59:04 – © 2007 AFP