Egypte : tollé général autour de la vente de la Banque du Caire

Egypte: tollé général autour de la vente de la Banque du Caire

L’intention de vente de la Banque du
Caire au profit d’un investisseur étranger a soulevé un tollé général tel
que l’Union des syndicats professionnels a annoncé le lancement d’une
campagne de sauvegarde de ladite Banque, allant jusqu’à se dire prête à
contribuer au financement de quelque augmentation que ce soit du capital de
l’institution à la base d’une souscription populaire.

Mieux : les directions des syndicats professionnels ont sollicité le
président Moubarek d’organiser un congrès national en vue de débattre des
moyens permettant de mettre un terme à la politique gouvernementale tendant
à se désengager des entreprises bancaires nationales.
Le bâtonnier, Sameh
Achour, a prévenu que la vente de l’économie égyptienne pour des raisons mal
fondées aurait un impact sérieux sur l’autonomie nationale.

Pour sa part, le Dr. Chérif Qassem, S.G. de l’Union suscitée, a rappelé que
la création, en 1952, de la Banque en question était précisément à dessein
de lutter contre le monopole étranger du secteur bancaire, et de
contrecarrer les dispositions britanniques ayant imposé aux banques
étrangères le principe de ne point financer l’économie égyptienne. Un
scénario, selon le S.G., qui risquerait de se renouveler si l’on en venait à
céder la Banque du Caire à un seul investisseur étranger, ajoutant que la
vente continue des banques amenuiserait leur rôle dans le développement
économique national à concurrence d’au moins 70 %.

Or, le problème a pris une tournure encore plus dramatique : le doyen des
journalistes égyptiens, Jalel Aref, estime que la vente de la Banque en
question est en quelque sorte un prélude au désengagement total des banques
égyptiennes nationales, et qu’il faudrait par conséquent traduire devant la
justice ceux coupables à ses yeux de pillage des banques, dont les…hommes
d’affaires.


M.B.