FTH : Les trois défis de Belajouza

FTH : Les trois défis de Belajouza


Par Mohamed Bouamoud

Elu à l’unanimité le mercredi 18 juillet au poste de président de la
Fédération Tunisienne de l’Hôtellerie, M. Mohamed Belajouza l’est devenu
officiellement le jeudi 19, ce qui semble avoir rassuré les membres du
Conseil national de la FTH qui voyaient se concrétiser progressivement à
travers son élection et son expérience un programme d’action susceptible de
réconforter la destination Tunisie dans sa position de destination de choix
dans le bassin méditerranéen. Le programme d’action de M. Belajouza devrait
s’articuler en trois points essentiels : la restructuration de la
Fédération, l’amélioration de la commercialisation, et l’assainissement de
la situation financière du secteur hôtelier.

La restructuration de la Fédération est rendue nécessaire, selon le nouveau
président, en ceci qu’elle n’aligne à ce jour qu’à peine 30 % de l’ensemble
de la corporation. Amener la totalité, du moins la plupart, des hôteliers du
pays à y adhérer s’inscrit en fait dans le droit fil de la vocation de
l’institution qui tient à jouer ce rôle de fédérateur. Pour ce, donc, l’on
va s’attendre dans un proche avenir à toute une campagne nationale
d’adhésion à dessein de donner à la Fédération une assise plus large, plus
solide, mieux structurée en somme. Le deuxième point va devoir s’attaquer à
l’amélioration de la commercialisation de la destination qui ne saurait
avoir lieu sans l’amélioration du budget affecté à sa promotion, voire
l’implication des intervenants profitant de l’activité touristique dans
l’alimentation du Fonds de compétitivité. D’après M. Belajouza, le budget
n’est pas, dans sa ‘‘taille’’ actuelle, à la hauteur des ambitions de la
Fédération. Probablement le plus délicat est le problème de l’assainissement
de l’endettement du secteur hôtelier envers les banques.

Le président de la FTH, qui appelle à une solution rapide sans pour le
moment en présenter les contours ou la teneur, estime qu’une telle situation
nuit à tous les partenaires : les banques, évidemment, mais aussi les hôtels
dont l’action est pour le moins inhibée, et le public qui n’en garde pas une
image très reluisante. Ces trois défis ne peuvent paraître pour autant
impossibles à relever.

Derrière l’homme, aujourd’hui chargé de 66 ans, il y a une expérience d’une
bonne quarantaine d’années. Jeune maîtrisard en droit, il occupe d’emblée le
poste de chargé de mission au Cabinet du ministère de l’Economie, avant de
faire un passage par la SHTT où il occupe deux poste de direction. Après
neuf ans de plongée touristique, il se voit confier la présidence de la
Société Tunisie Bois. Avec un grade d’administrateur général, M. Belajouza
quitte l’Administration en 1989 pour replonger de fait dans le tourisme en
créant «Bel Tourisme», une Société qui mettra au monde deux beaux bébés : «Rym
Beach» à Djerba et « Aladin ». Plus tard, la Société s’intéressera à l’Ile
de Kerkennah (acquisition du Grand Hôtel ) et au Port El Qantaoui (Hôtel
Elhambra). Quatre unités auxquelles va s’adjoindre l’agence de voyages BTS
qui, le tout, sera coiffé par le groupe dit Seabel. M. Mohamed Belajouza a
été pendant huit ans membre du Bureau exécutif de la Fédération, et
président de ses commissions juridique, de promotion, de marketing et de
commercialisation. Qu’il ait été élu à l’unanimité ne pourrait surprendre
personne.
Quant à sa faculté à relever les défis, n’en doutons pas non plus.