Le Mercosur lance une banque régionale pour s’affranchir du FMI et de la BM

 
 
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Une vue de la réunion des représentants des pays du Mercosur à Asuncion le 22 mai 2007 (Photo : Norberto Duarte)

[22/05/2007 22:06:11] ASUNCION (AFP) Les pays membres du Mercosur ont jeté mardi à Asuncion les bases d’une banque régionale, un projet initié par le Vénézuélien Hugo Chavez pour s’affranchir du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale (BM).

Les deux institutions internationales suscitant une méfiance grandissante dans la région, les pays membres du Mercosur, le marché commun sud-américain, ont convenu de créer une “Banque du Sud” lors d’un mini-sommet, organisé dans la capitale paraguayenne.

Le président du Paraguay, Nicanor Duarte, qui assure la présidence tournante du bloc commercial regroupant en outre l’Argentine, le Brésil, le Venezuela et l’Uruguay, a annoncé que la création de cet organisme était devenue une “réalité”.

“La Banque du Sud est une réalité et nous devrons perfectionner avec le temps son fonctionnement et sa gestion”, a déclaré M. Duarte lors du sommet qui rassemblait les ministres des Affaires étrangères et de l’Economie du Mercosur, ainsi que de l’Equateur.

Ce projet a été initié par le président vénézuélien Hugo Chavez, chef de file de la gauche radicale dans la région, afin de se soustraire à l’influence des institutions internationales telles que le FMI et la BM.

M. Chavez a d’ailleurs récemment annoncé sa sortie de ses deux organismes financiers, accusés d’avoir aggravé la pauvreté, notamment en Amérique latine par le biais de cures d’austérités imposées en échange de prêts dans les années 80 et 90.

L’Equateur, dirigé par son allié Rafael Correa, a pour sa part récemment expulsé le représentant de la BM, et parallèlement plusieurs pays tels que l’Argentine, l’Uruguay et le Brésil ont déjà réglé par anticipation leur dette au FMI.

La création de la “Banque du Sud” sera officiellement entérinée au cours du sommet des chefs d’Etat du Mercosur, prévu les 28 et 29 juin dans la capitale paraguayenne.

Le chef de la diplomatie vénézuélienne, Nicolas Maduro, a assuré que ce projet représentait pour l’Amérique latine une “alternative forte” aux institutions internationales.

“Ils nous pillent. Pour cette raison, la Banque du Sud est une alternative forte”, a-t-il lancé, en se réjouissant de cet accord obtenu après “huit ans d’insistance du président Chavez dans tous les forums”.

M. Maduro a souligné, à la clôture du sommet, que le projet lancé par le chef de l’Etat vénézuélien s’adressait aussi “aux pays Non-alignés, aux pays asiatiques et à nos frères d’Afrique”.

Une cérémonie symbolique sera organisée pour l’occasion le 26 juin à Caracas par le président Chavez, conjointement à l’ouverture de la “Copa America”, la coupe de football du continent américain.

Selon les partisans du projet, les réserves que les pays latino-américains pourraient consacrer à cette “Banque du Sud”, en vue de financer des programmes de développement, s’élèvent à 200 milliards de dollars.

Le projet de Banque du Sud est soutenu par l’Argentine, la Bolivie, l’Equateur et depuis peu par le Brésil du président Lula.

Fort d’un espace de 260 millions d’habitants, 13 millions de km2, avec un PIB de 1.200 milliards de dollars, le Mercosur représente le principal espace économique de la région.

 22/05/2007 22:06:11 – © 2007 AFP