Airbus : “pas d’urgence” à augmentation de capital, estime Gallois

 
 
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Louis Gallois lors d’une conférence de presse le 28 février 2007 à Toulouse (Photo : Eric Cabanis)

[07/03/2007 08:47:33] PARIS (AFP) Le président d’Airbus et co-président d’EADS Louis Gallois a déclaré mercredi sur RTL qu’il n’y avait “pas d’urgence pour une augmentation de capital” d’EADS, en reconnaissant toutefois que le groupe d’aéronautique et de défense européenne “aura besoin de financement externe dans l’avenir”.

“Il n’y a pas d’urgence pour une augmentation de capital, la trésorerie d’EADS est positive mais nous savons que dans l’avenir, dans les prochaines années, nous aurons besoin de financement externe. Le conseil d’administration n’exclut pas une augmentation de capital”, a déclaré le président d’Airbus.

Interrogé sur le montant, M. Gallois a indiqué que cette augmentation éventuelle serait “moins” que 5 milliards d’euros. Le président de la principale filiale d’EADS a refusé d’émettre un “jugement” sur le souhait de plusieurs régions d’entrer au capital du groupe.

“Il y a aussi d’autre manières d’aider EADS et Airbus, notamment en soutenant l’effort de recherche et technologie car une de nos faiblesses, c’est que l’effort de recherche et technologie est peut-être insuffisamment soutenu en Europe par rapport à ce qui se passe aux Etats-Unis”, a-t-il indiqué. M. Gallois n’a pas davantage souhaité s’exprimer sur la possibilité d’une augmentation de la part de l’Etat français: “je dois d’abord mon avis aux actionnaires”, a-t-il déclaré.

Il a en revanche affirmé que l’actionnaire privé français Arnaud Lagardère souvent accusé de se désintéresser de l’entreprise “est actif dans les conseils d’administration : il défend les intérêts de l’entreprise et représente les intérêts français”. Le groupe Lagardère qui détenait 15% du capital d’EADS doit céder 7,5% d’ici juillet. M. Gallois a par ailleurs indiqué que le plan de restructuration et d’économies Power8 qui prévoit notamment 10.000 suppressions d’emploi était “incontournable”, tout en réaffirmant que ces suppressions se feraient “par pré-retraite payées par l’entreprise ou par départs volontaires”. “Il y aura un processus de négociations”, a-t-il assuré.

Interrogé sur la marge de manoeuvre de ces négociations qui devraient être engagées lors d’une prochaine réunion avec les syndicats le 14 mars, M. Gallois a déclaré: “cela peut bouger, il faut qu’on parle notamment de l’avenir des sites, de la manière d’investir dans ces sites”. Il a rappelé que le plan ne visait pas les emplois industriels ou les bureaux d’études, mais les emplois de structure. “La situation est extrêmement sérieuse, il faut qu’on bouge l’entreprise qui a des coûts administratifs trop élevés, qui reste encore un puzzle de quatre entreprises nationales”, a-t-il réaffirmé.

Interrogé sur le souhait du Premier ministre Dominique de Villepin de supprimer cette année le dividende aux actionnaires chez EADS, il s’est contenté d’indiquer: “c’est une décision qui revient aux actionnaires, l’Etat français est actionnaire à 15%, il a exprimé sa volonté”. M. Gallois qui était représentant de l’Etat français au conseil d’administration d’EADS jusqu’à sa nomination à la co-présidence d’EADS en juillet 2006 va être remplacé à ce poste par Michel Pebereau, président du conseil d’administration de BNP-Paribas.

“Je ne souhaiterais pas qu’Airbus devienne l’otage de la campagne présidentielle”, a encore déclaré M. Gallois. Mais, a-t-il dit, il “n’est pas du tout anormal que les gouvernements, les politiques s’intéressent à Airbus, parce qu’elle a été créée par une volonté politique”, M. Gallois a souligné: “je ne veux pas qu’ils s’ingèrent dans la gestion”.

 07/03/2007 08:47:33 – © 2007 AFP