Alcatel-Lucent, à la peine, annonce 12.500 suppressions d’emplois

 
 
SGE.QSA36.090207143650.photo00.quicklook.default-245x231.jpg
Logo d’Alcatel-Lucent

[09/02/2007 14:38:15] PARIS (AFP) L’équipementier en télécommunications Alcatel-Lucent a revu à la hausse le nombre des suppressions d’emplois, à 12.500 contre 9.000 auparavant, afin d’améliorer sa rentabilité, une mesure vivement dénoncée par les syndicats et saluée par la Bourse.

Sur les 80.000 personnes que compte le groupe, les coupes concernent désormais plus de 15% des effectifs, dans le cadre d’un plan d’économies de 1,7 milliard d’euros sur trois ans.

Les syndicats, qui ont déjà appelé à un “arrêt de travail de deux heures” jeudi prochain, ont évoqué “un profond sentiment d’injustice”, “un désastre humain” ou encore une décision “inacceptable”.

Mais les investisseurs ont apprécié. A 14H45 à la Bourse de Paris, le titre Alcatel gagnait 1,38%, à 10,29 euros.

L’annonce des suppressions d’emplois a été faite à l’occasion de la publication des résultats 2006 du groupe, issu de la fusion entre le français Alcatel et son concurrent américain Lucent.

Ces résultats, les premiers de la nouvelle entité, montrent que le groupe est à la peine: son bénéfice pour 2006 a été divisé par plus de trois tandis que sa rentabilité baisse de 27%.

Principaux accusés: les activités dans la téléphonie mobile, les “incertitudes” de la part des clients à propos de la fusion, les coûts de restructuration et un environnement concurrentiel féroce, notamment en Amérique du nord.

Du coup, la direction a revu une fois de plus à la hausse son plan d’économies, prévu initialement à 1,4 milliard d’euros sur trois ans, et qui atteindra finalement 1,7 milliard en 2009.

Voulant toutefois marquer sa “confiance” dans la fusion, le groupe a décidé le versement aux actionnaires d’un dividende de 16 centimes par action, le même que l’an dernier.

Pour l’année 2007, le groupe a confirmé qu’il visait une croissance du chiffre d’affaires “au moins égale à celui du marché” estimée “autour de 5%”.

Mais compte tenu des “incertitudes” qui pèsent encore, le groupe s’attend à une “baisse des revenus” au premier trimestre mais que viendra contrebalancer un redressement des ventes les mois suivants.

La direction n’a fourni aucun détail sur les plans sociaux qui s’étaleront sur trois ans (2007-2009) et toucheront principalement l’Amérique du nord et l’Europe de l’Ouest.

Selon Bertrand Lapraye (CFE-CGC), interrogé par l’AFP, “un millier d’emplois seraient concernés en France”, tandis que René Brault (CFE-CGC) affirmait sur Europe 1 que les coupes dans les effectifs devraient “s’étaler sur deux ans”.

La direction communiquera le détail des plans sociaux aux Comités centraux d’entreprises (CCE) des filiales, les 13 et 14 février, et au Comité de groupe France le 16 février.

“La direction a décidé de transformer la fusion entre Alcatel et Lucent en cauchemar”, selon l’intersyndicale qui souligne que le nombre de suppressions d’emplois a augmenté de près de 40% par rapport aux premières annonces en avril dernier.

Le syndicat américain Communications workers of America (CWA) a apporté son soutien à l’intersyndicale.

 09/02/2007 14:38:15 – © 2007 AFP