L’Opep taille encore dans sa production et accueille l’Angola

 
 
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Le représentant libyen à l’OPEP Shukri Ghanem, (g) et le ministre de l’Energie angolais Desiderio da Costa, lors de l’ouverture de la réunion de l’OPEP, le 14 décembre 2006 à Abuja (Photo : Pius Utomi Ekpei)

[14/12/2006 17:41:06] ABUJA (AFP) L’Opep a finalement décidé après quelques hésitations jeudi à Abuja d’envoyer un signal fort aux marchés en programmant une nouvelle baisse de sa production et a déroulé le tapis rouge à l’Angola, qui deviendra le 12e membre du cartel au 1er janvier 2007.

A l’issue d’une réunion très attendue dans la capitale nigériane, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a confirmé jeudi dans son communiqué final qu’elle réduira sa production de 500.000 barils par jour à partir du 1er février.

Si l’Opep a finalement choisi d’envoyer ce signal fort, elle court malgré tout le risque de se voir reprocher par les pays consommateurs de fermer encore un peu plus le robinet au moment même où l’hiver battra son plein en hémisphère nord.

Cette baisse s’ajoutera en effet à celle de 1,2 million de barils par jour (mbj) décidée fin octobre à Doha.

Au total, l’Opep (hors Irak, qui n’est pas concerné) ne produira donc plus que 25,8 mbj à partir de février. Quant au quota officiel de l’Opep, devenu largement symbolique ces derniers mois, il demeure fixé à 28 mbj.

Les ministres ont justifié leur geste -qui a immédiatement fait grimper les cours du brut de plus d’un dollar à New York- par l’abondance des stocks de pétrole dans les pays consommateurs, le ralentissement attendu de la croissance économique mondiale et le fait que les pays non-Opep ont beaucoup investi pour accroître leur production.

Ils estiment en outre que la décision de Doha “a réussi à stabiliser le marché et à l’amener à l’équilibre, bien que les cours demeurent volatils, reflétant l’excédent d’offre du marché”, selon le communiqué. D’où la poursuite d’une politique similaire.

Les analystes sont plus sceptiques et rappellent que la baisse de Doha n’a en réalité été appliquée que mollement, car les pays membres rechignent à devoir renoncer à une partie de leurs recettes pétrolières.

Quoiqu’il en soit, cette décision n’est pas franchement une surprise car de nombreux ministres de l’Opep avaient plaidé pour une baisse de production ces dernières semaines, tout en semblant hésiter tant que les cours dépassaient les 60 dollars.

“Jusqu’ici, de nombreux opérateurs étaient encore sceptiques sur la détermination de l’Opep, mais elle vient de prouver son sérieux quant à sa volonté de garder le contrôle des prix”, a réagi Phil Flynn, d’Alaron Trading.

L’Opep a par ailleurs “admis à l’unanimité la République d’Angola en tant que douzième membre de plein droit, avec effet au 1er janvier 2007”.

Il s’agit de la première adhésion depuis celle du Gabon (qui s’est retiré depuis) en 1975. C’est un “événement historique”, s’est réjoui le président de l’Opep, le Nigérian Edmund Daukoru, qui a beaucoup oeuvré pour attirer l’Angola dans le cartel.

L’Angola est le deuxième producteur de pétrole d’Afrique sub-saharienne derrière le Nigeria. Sa production de brut se situe actuellement autour de 1,4 mbj et devrait bondir à 2 mbj d’ici à la fin de 2007.

Le cartel a aussi décidé de nommer le Libyen Abdallah al-Badri, ancien patron de la compagnie pétrolière nationale libyenne, au poste de secrétaire général pour trois ans. Ce poste très convoité faisait l’objet de disputes récurrentes entre pays membres depuis plus de deux ans.

La prochaine réunion de l’Opep aura lieu le 15 mars à Vienne. L’Arabie saoudite devrait également accueillir le troisième sommet des chefs d’Etats des pays membres de l’Opep en septembre 2007 à Ryad. Le précédent avait eu lieu à Caracas en 2000.

 14/12/2006 17:41:06 – © 2006 AFP