Journées de l’Entreprise : Le Maghreb

Par : Tallel
 
 

rugwabiza240.jpgTout
le monde est d’accord aujourd’hui pour dire que la région du Maghreb a des
potentialités économiques énormes, mais le manque d’intégration globale fait
que la région est en panne en termes d’investissement et d’emploi.

Le
premier à souligner fut Mme Valentine Rugwabiza, directeur général adjoint
de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC). En effet, dans son
intervention par visioconférence, elle a relevé trois points essentiels :


la région
recèle des potentialités énormes ;

les défis de l’intégration
régionale ;


les perspectives et opportunités qui figurent dans l’agenda de développement
de Doha pour la région.

A
l’instar des experts, Mme Rugwabiza estime que les potentialités de la
région sont énormes, parmi lesquelles : une population de près de 82
millions d’habitants, majoritairement des jeunes ; une économie de plus de
224 milliards de dollars de PNB ; des ressources naturelles et énergétiques
abondantes (hydrocarbures, phosphates…) ; un secteur exportateur performant
(industrie, agriculture, textile/habillement) ; un secteur des services en
pleine croissance, notamment les technologies de l’information et de la
communication) comme l’a si bien montré la netteté des images de la
visioconférence entre Port El Kantaoui et Genève ; une proximité
géographique avec l’un des plus grands acteurs mondiaux à l’OMC, en
l’occurrence l’Union européenne, avec plus de 450 millions de
consommateurs ; une intégration économique de plus en plus importante du
système commercial multilatéral…

 

Sur
ce point, le directeur général adjoint de l’OMC, a indiqué que la
Mauritanie, le Maroc et la Tunisie sont déjà membre de l’OMC, alors que la
Libye et l’Algérie suivent le processus d’adhésion.

 

‘’Cependant, observe Mme Rugwabiza, nous devons constater que les
réalisations de la région en termes d’intégration interne et globale ne sont
pas à la hauteur des potentialités de la région’’. Elle a étayé son
argumentation en rappelant qu’aujourd’hui le commerce intrarégional ne
dépasse les 2% dans le commerce extérieur de la région, ‘’ce qui constitue
une part très faible comparée aux échanges commerciaux des autres ensembles
régionaux dans le monde’’. Mais elle demeure convaincue que les participants
à ces Journées de l’entreprise vont accorder une place importante à cette
question.

 

Ce
constat, l’OMC le partage avec plusieurs autres organismes multilatéraux,
notamment l’étude réalisée par le Fonds monétaire international (FMI au
sujet de la qualification des échanges dans la région du Maghreb).

 

Pour
ce faire, le DG adjoint de l’OMC révèle qu’un certain nombre de pistes ont
déjà été identifiées pour développer les échanges dans les pays du Maghreb.
Il s’agit :


d’harmoniser
les réglementations : cette harmonisation permettrait de dépasser non
seulement les lenteurs administratives, mais de réduire le nombre de
procédures administratives  pour des coopérations d’importations et
d’exportations d’un pays à l’autre ; elle permettrait également de réduire
le nombre de distorsions en mettant en place des réformes des douanes
tout en atténuant les procédures ;

il faut ajouter à cela le système de paiement et la
chaîne logistique y compris les transports et les investissements conjoints,
ce qui est de nature à générer des économies substantielles.

Toutes ces questions et bien d’autres, qui participent à réduire le coût des
transactions, sont étudiées pour la première fois au sein de l’OMC. Ce qui
veut dire pour Mme Rugwabiza que les négociations au sein de son
organisation avance positivement, et ce malgré quelques difficultés… Mais le
DG adjoint de l’OMC estime que, pour régler les divergences, il est
nécessaire d’avoir des décisions politiques qui, forcément, auront des
retombées sociales et économiques ; mais elle demeure convaincue en retour
que les responsables politiques souhaiteraient avoir une contrepartie
positive de ces retombées.

Toujours dans cet ordre d’idées, elle invite le secteur privé maghrébin à
donner tout son appui aux négociations … «parce que la région recèle un
potentiel énorme, et qu’il est préférable d’avoir des règles commerciales
claires qui sont à même de permettre une réelle lisibilité  dans le secteur
des affaires et qui ne changent pas selon des critères politiques non prévisibles, de changement ou d’orientation politique… d’un marché par
rapport à une région particulière».

Et
Mme Rugwabiza de souligner que ‘’finalement, l’OMC c’est une assurance pour
des règles commerciales claires qui pourraient profiter aux investisseurs et
hommes d’affaires’’.

Alors, si on croit Mme Valentine Rugwabiza, le Maghreb a intérêt à lever les
barrières tarifaires et non tarifaires pour que ses potentialités et autres
avantages soient profitables à l’investissement et à l’emploi,.. et dont la
région a grandement besoin