Engouement croissant du grand capital pour l’agriculture

 
 
 

agriculture2001710.jpgLucrative
malgré les aléas de la pluviométrie, fiscalement encouragée, l’agriculture
attire de plus en plus de groupes. Parmi les plus grands, UTIC (Taoufik
Chaïbi) est le dernier en date à s’y être laissé attirer. Ceux qui en ont
déjà en redemandent, et ceux qui n’en ont pas s’y mettent : l’agriculture
est de plus en plus prisée, notamment parmi les grands groupes qui y voient
un moyen fort lucratif –en raison des avantages fiscaux qui y sont associés-
d’investir, en particulier pour diversifier leurs activités.

Le
phénomène n’est certes pas nouveau, mais tend à s’accentuer avec l’arrivée
dans ce secteur d’importants et nouveaux opérateurs privés qui y étaient
absents. Parmi des nouveaux venus, on peut citer le groupe Ulysse Tranding
and Industrial Companies (UTIC), de M. Taoufik Chaibi, qui vient de se doter
d’une première société agricole (Société Ulysse Développement Agricole), au
capital de 100.000 dinars et dont la direction a été confiée au tandem
constitué de MM. Néjib Ben Debba (président du conseil d’administration) et
Chiheb Malek (directeur général) –qui font partie de la force de frappe
managériale du groupe.

Le
groupe Sogef (Béchir Ben Amor) en a fait de même récemment en créant la
«Société Générale de Gestion et des Services Agricoles» «El Filaha
Services», dotée elle aussi d’un capital de 100.000 dinars. Nejmeddine
Frikha, qui a récemment cédé «Jasminal» à Heinkel, a investi dans ce
secteur. Saïd Néji en a fait de même après la cession de la chaîne de
supermarchés «Touta» au groupe Mabrouk.

D’autres créations récentes de sociétés agricoles ont été l’œuvre de groupes
opérant déjà dans ce secteur. La preuve est l’œuvre du groupe Doghri qui a
ajouté une deuxième société agricole –Agri-Pack ayant pour activité la
«production, le conditionnement, et l’entreposage frigorifique de produits
agricoles- à un groupe pour qui l’agriculture constitue un prolongement
naturel de ses activités dans la production et la commercialisation
–exercées par trois sociétés du groupe- de produits, notamment chimiques
(insecticides, fongicides, herbicides, mais aussi graines de semence,
aliments vitaminés) et d’équipements (construction, montage, assemblage de
tous matériels agricoles) liés à l’agriculture.

Le
deuxième à consolider sa branche agricole est celui de Hédi Ben Ayed (Ennagham
Magic, Société Tunisienne de Levure, Ets Hédi Ben Ayed «Confort Ménager»,
etc.) et a mis sur pied une «société de mise en valeur et de développement
agricole (SMVDA)» baptisée «El Amal», cette fois-ci avec un capital de
600.000 dinars.

De
nombreux autres groupes ont, depuis plus ou moins longtemps, une activité
agricole plus ou moins importante. Pour certains, l’agriculture n’a aucun
rapport avec leur activité principale. C’est le cas notamment pour Chakira,
spécialisé dans la fabrication de fils et câbles électriques, téléphoniques,
spéciaux, d’énergie, compound PVC, télécommunication, et automobiles, et qui
est présent dans l’agriculture depuis près de vingt ans, au travers de trois
sociétés (Stifen -production de fruits et légumes frais et surgelés-, Stifen
– Bio – agriculture biologique- et Errouki), complétés par une quatrième
spécialisée dans la préparation, fabrication, congélation, traitement, et
commercialisation de fruits et légumes pour les industries alimentaires et
agroalimentaires.

Les
groupes El Kateb (hôtellerie) et, à un degré moindre Makni (prêt-à-porter et
immobilier) sont dans la même configuration.

Pour
d’autres groupes, au contraire, l’agriculture est d’autant plus importante
qu’elle vient en complément de leur activité principale -groupes Horchani
(agroalimentaire), Bellagha (biscuits) et Mellouli (pâtes) – et constitue
parfois un pôle à part entière. Dans ce dernier schéma, on trouve en
particulier «Poulina» l’un des plus importants opérateurs agricoles en
Tunisie avec une bonne vingtaine de sociétés.