L’industrie alimentaire affirme son importance dans l’économie française

 
 
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Jean-René Buisson, président de l’Association nationale des industries alimentaires, le 29 mars 2001 à Paris (Photo : Pierre Verdy)

[10/10/2006 15:12:54] PARIS (AFP) L’agroalimentaire, première industrie française devant l’automobile et une des rares à ne pas trop délocaliser dans d’autres pays, a affirmé, lors de ses premières Assises mardi à Paris, son importance pour l’économie française.

“Avec 140 milliards d’euros de chiffre d’affaires, l’industrie alimentaire est la première industrie française devant l’aéronautique, l’automobile et la mécanique, ce qui est peu connu”, s’est réjoui Jean-René Buisson, le président de l’Ania (Association nationale des industries alimentaires).

La France est le premier exportateur mondial de produits agroalimentaires (28,7 milliards d’euros en 2005), devant les Etats-Unis, a rappelé le ministre de l’Agriculture, Dominique Bussereau, qui s’est félicité que “le cognac pesait autant que plusieurs Airbus et plusieurs rames TGV”.

Mais l’industrie agroalimentaire, qui transforme 70% de la production agricole française et contribue grandement à empêcher une désertification des campagnes, doit faire face à son manque d’attractivité (420.000 emplois mais 10.000 supplémentaires non pourvus) et à la concurrence grandissante des pays émergents qui disposent d’une main-d’oeuvre à faible coût.

“La Chine, l’Inde, certains pays du pourtour méditerranéen (…) veulent prendre leur part du marché agroalimentaire, et sur ce point également, le potentiel de la Chine est immense”, a souligné Nicolas Sarkozy dans un discours lu par Christian Estrosi car le ministre de l’Intérieur, victime d’une “migraine”, selon le ministre délégué à l’Aménagement du territoire, s’était fait excuser.

Initiateur en 2004 des accords entre les industriels et les distributeurs pour ralentir la hausse des prix alimentaires, alors qu’il était ministre de l’Economie, M. Sarkozy s’est félicité que la loi “Galland réformée” d’août 2005 ait donné “un certain nombre de résultats” car “l’évolution des prix de biens de grande consommation est désormais inférieure à celle de l’inflation”.

Mais, dans un discours aux accents de candidat à la présidence de la République, M. Sarkozy a regretté que “les prix des biens de grande consommation restent supérieurs à la moyenne européenne”.

Le ministre de l’Intérieur a également dénoncé les “abus des distributeurs” qui “persistent”, concernant les “marges arrière” (ces sommes exigées par les distributeurs en échange de prestations commerciales réelles ou supposées, NDLR). Le Parlement a limité pourtant à 20% du prix d’achat les “marges arrières” de la grande distribution au 1er janvier 2006, puis à 15% au 1er janvier 2007.

M. Sarkozy a menacé les distributeurs d’une “réforme en profondeur de nos moyens de contrôle et de régulation” si la “détermination” des pouvoirs publics et les “contrôles” de la Direction générale de la consommation, de la concurrence et de la répression des fraudes (DGCCRF) ne suffisaient pas.

Pour améliorer les relations difficiles entre les industriels et l’ensemble des enseignes de la grande distribution, le ministre du Commerce, Renaud Dutreil, a proposé pour sa part le principe d’un accord de “bonnes pratiques”.

“L’ambition de cet accord est de mettre en oeuvre les +bonnes pratiques+ permettant aux PME du secteur alimentaire de développer leur chiffre d’affaires”, a déclaré M. Dutreil.

Cet engagement de “bonnes pratiques” consisterait, selon lui, “à favoriser un système concurrentiel équitable pour les PME, leur permettant de rester compétitives face aux grandes sociétés multinationales”.

La première réunion sur ce sujet doit se tenir la semaine prochaine entre le ministère du Commerce, l’Ania et la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution, a-t-on appris dans l’entourage de M. Dutreil.

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L’agroalimentaire, première industrie française, entend montrer sa force

Par Christian CHARCOSSEY

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Jean-René Buisson, président de l’Association nationale des industries alimentaires, le 29 mars 2001 à Paris (Photo : Pierre Verdy)

PARIS (AFP) – Première industrie française devant l’automobile, l’agroalimentaire français, jusque là plutôt discret, entend démontrer son importance lors des premières Assises de l’industrie alimentaire, qui auront lieu mardi à Paris.

“Il s’agit de démontrer le rôle fondamental dans l’aménagement du territoire de l’industrie alimentaire, une des rares industries à ne pas délocaliser dans d’autres pays”, souligne à l’AFP Jean-René Buisson, le président de l’Ania (Association nationale des industries alimentaires), à l’origine de cette initiative.

Premier exportateur mondial de produits agroalimentaires (28,7 milliards d’euros en 2005), devant les Etats-Unis, l’industrie agroalimentaire française transforme 70% de la production agricole française et contribue grandement à empêcher une désertification des campagnes françaises.

Mais des nuages s’amoncèlent sur son avenir: la crise de la consommation, qui affecte principalement les dépenses alimentaires, et un possible accord à l’OMC (Organisation mondiale du commerce) qui risque de faire entrer en France de nombreux produits agricoles étrangers à bas coût.

“Nous préférons ne pas avoir d’accord à l’OMC qu’un mauvais accord”, ne cesse de répéter M. Buisson, qui entend défendre la qualité des produits français.

Après avoir été longtemps l’un des très rares secteurs industriels en France à progresser en terme d’emplois, l’agroalimentaire a vu son nombre de salariés baisser depuis 2003 (428.500, puis 421.700 en 2004 et 419.982 en 2005), même si cette réduction est plus modeste que pour l’ensemble du secteur industriel (-2,1%).

“On doit travailler sur ce sujet car 10.000 emplois sont non pourvus dans nos entreprises”, reconnaît M. Buisson, un proche de Laurence Parisot, la présidente du Medef. Il estime que le CNE (contrat nouvelle embauche) “a facilité les choses car les patrons ont désormais moins peur d’embaucher”.

Pour le président de l’Ania, “notre ambition est d’arriver à une progression de 1% par an du nombre de salariés en démontrant que nos métiers ne sont pas aussi pénibles qu’on le dit”.

Pour renforcer son poids dans le débat public, l’Ania, qui rassemble 25 fédérations spécialisées, va accueillir en son sein Pernod-Ricard, le deuxième groupe mondial de vins et spiritueux. Son PDG, Patrick Ricard, doit même devenir membre du conseil d’admnistration de l’Ania le 12 octobre, selon M. Buisson.

La manière dont l’industrie alimentaire française doit se préparer aux évolutions, notamment en matière de recherche et d’exigence des consommateurs, afin de conserver sa place, sera au menu des quatre tables-rondes des Assises.

Plusieurs ministres interviendront au cours de cette journée placée sous le thème: “Forces et devenir de l’industrie alimentaire: un atout pour la France”, notamment Nicolas Sarkozy (Intérieur), initiateur en 2004 des accords entre les industriels agroalimentaires et les distributeurs pour tenter de faire baisser les prix, Dominique Bussereau (Agriculture), Renaud Dutreil (Commerce) et Xavier Bertrand (Santé).

 10/10/2006 15:12:54 – © 2006 AFP